Homélie du 2 janvier

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Mes amis, bonne et sainte année ! Pour la 2e fois, car la 1e fois c’était le 28 novembre, pour le 1er dimanche de l’Avent. Et pourquoi ? Nous sommes sur deux registres, pas opposés, mais complémentaires : celui de l’année civile en tant qu’hommes et femmes, celui de l’année liturgique comme chrétiens. Comme dirait Jésus, nous sommes dans le monde mais pas du monde. Cf Jean 17 : Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom. Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Consacre-les par la vérité, ta parole. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Père, que tous ils soient un en nous pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Souhaitons-nous donc une année pour remplir notre mission de baptisés consacrés, centrés sur Jésus et missionnaires.

La fête de l’Epiphanie est un bon guide pour cela. Elle est un acte de foi en Jésus Lumière du monde, en face de qui chacun est appelé à se déterminer.

Le roi Hérode le Grand est bien du monde, disons mondain. Miné par la peur de perdre son pouvoir, il est prêt à sacrifier les enfants de moins de 2 ans pour éliminer un futur rival. Lui et les scribes de Jérusalem savent où le Christ Messie doit naître mais ils ne bougent pas. Ils annoncent déjà la Passion. Nous leur ressemblons parfois.

Les Mages sont bien dans le monde, riches et savants, mais d’un tout autre esprit. A partir d’un signe dans le cosmos, cette nature par laquelle Dieu parle à tout homme, ils se sont mis en route vers la vérité qui se révèlera pleinement dans le Christ. En offrant de l’or, ils reconnaissent sa royauté, en offrant de l’encens ils reconnaissent sa divinité, en offrant de la myrrhe ils reconnaissent son humanité. Dans leur humilité, ils se laissent éclairer par les Ecritures et se prosternent devant ce Dieu si petit, si fragile et si proche de tous. Il sont tout entiers dans la joie du don de leur temps, de leurs richesses, qu’ils en sont transformés, illuminés, jusqu’à rentrer chez eux par un autre chemin. Par eux, c’est le monde païen qui se met en route vers la lumière, annonçant le rassemblement universel dans le Corps du Christ.

Autre indice : Matthieu ne parle pas de crèche, mais de maison : désormais Dieu habitera là où sera cet enfant, lui-même « maison de Dieu », nouveau Temple.

Voilà de quoi éclairer notre début d’année marquée par les vœux, l’inquiétude de la pandémie et les prochaines élections. Comme dit le pape dans son homélie de Noël : Regardons les Mages, et en tant qu’Eglise synodale en chemin, allons à Bethléem, là où Dieu est en l’homme et l’homme en Dieu ; c’est-à-dire là où le Seigneur a la première place et est adoré, là où les derniers occupent la place la plus proche de lui, où bergers et mages se tiennent ensemble dans une fraternité plus forte.

On pourrait dire autrement : pour des débats apaisés, évitez de distiller la haine, recherchez l’essentiel : le bien commun, les pauvres en premier, la défense de la vie et de la planète, la paix et le respect. Croyez en l’homme image de Dieu, toujours capable de solidarité. Que Dieu nous accorde d’être une Eglise adoratrice, pauvre et fraternelle.

Epiphanie année C 2022