Homélie du 22 mai

  • Auteur/autrice de la publication :

Cet évangile de Jean est assez extraordinaire (13-17). Au cours de son dernier repas avec ses disciples, Jésus livre le fond de son cœur, son être même. Si on ne sait pas bien dire qui est Jésus, écoutons-le simplement, profondément.

Si quelqu’un m’aime. Dimanche dernier nous l’entendions nous dire : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Son grand désir est de nous communiquer son amour et faire sa demeure en nous. Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous : en chaque membre de cette humanité qu’il vient habiter.

Depuis notre baptême, le Père, le Fils et le Saint Esprit nous entraînent dans leurs relations fondées sur l’amour, le don, la fidélité, la reconnaissance mutuelle. Nous sommes Temple de la Trinité ! Cf. un chant créole : Je suis enfant de Dieu, tu es enfant de Dieu, donnons-nous la main pour avancer. Cf. Ps 138 : Je reconnais devant toi l’être étonnant que je suis. C’est aussi le cri de joie de toute l’Eglise, la Jérusalem d’en haut de l’Apocalypse, toute illuminée de la gloire de Dieu, le Christ lui-même.

Quelles conséquences concrètes pour notre vie ?

Dans la foi, il y a ce qui est et qui n’a pas fini de devenir. Je suis chrétien, marqué de Jésus-Christ, mais pas encore achevé. Ex : les parents et même les grands-parents, sont gagas devant le bébé tout neuf, mais ils n’ont pas fini de devenir parents ou grands-parents.

Je retiens : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. Si j’aime Jésus, j’aime me plonger dans sa parole, qui est celle du Père lui-même, m’en nourrir, admirer son actualité, la partager ; faire silence pour que l’Esprit m’en donne le sens, inspire mes décisions au jour le jour.

C’est, particulièrement, quand notre cœur est bouleversé ou effrayé qu’il faut nous souvenir des paroles de Jésus : je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Que le Christ béni de Dieu soit crucifié, donc maudit aux yeux de la Loi était inconcevable et scandaleux pour ses disciples. Jésus les invite à la confiance et à la joie ! L’Esprit Saint, cette part de moi-même, sera votre Défenseur, et moi, je serai avec vous.

C’était la conviction des apôtres quand un violent conflit divise les premières communautés chrétiennes. Faut-il imposer toute la Loi de Moïse aux baptisés non-juifs ? L’Esprit Saint et nous avons décidé que non. Tout le monde a droit à l’évangile, mais veillons à l’intégration de tous.

Pauline Jaricot est un autre exemple. Elle a tellement pris le temps d’écouter Dieu dans la prière et l’adoration eucharistique qu’elle s’est engagée à fond pour la Mission, en inventant « un sou par semaine », puis le Rosaire vivant, tout en restant solidaire des ouvriers des soieries à Lyon.

Demandons cette paix, non des armes, mais du désarmement des cœurs, de la rencontre, du dialogue, de la justice, de la réconciliation, du respect… Par exemple avec le patriarche Kyril de Moscou, même dans notre diocèse puisque les conclusions du synode romain montrent des clivages entre générations. La paix avec nos plus proches. Viens Esprit Saint, viens embraser nos cœurs… 6 Pâques C