Homélie du 26 novembre Christ-Roi

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Voilà donc la 3e parabole que l’on attendait pour clôturer l’année liturgique. On a eu les 10 jeunes filles avec leur lampe qui veillent en attendant l’Epoux le soir de ses noces ; on a eu les 3 serviteurs à qui le Maître confie des millions à faire fructifier pendant son absence ; nous voilà en plein jugement par le Roi le jour de son retour en gloire. Attention : il ne s’agit pas d’une prédiction terrifiante, mais d’une parabole, à lire comme telle. Qu’est-ce que Jésus veut nous révéler, de lui, de nous ?

Jésus s’identifie au bon berger annoncé par les prophètes, au roi qui vient juger l’humanité, enfin aux plus petits. Pour Ezéchiel, le peuple Israël alors exilé à Babylone, demeure toujours le troupeau de Dieu, i.e. sa plus grande richesse, avec qui il a fait Alliance, sur qui il veille avec le plus grand soin. Puisque les rois suc-cessifs, plus préoccupés d’eux-mêmes, ne l’ont pas conduit dans la justice de Dieu, Dieu en personne interviendra pour délivrer son peuple, séparer les béliers des boucs, soigner, fortifier et garder le reste du troupeau. Jésus s’attribuera cette image du bon berger, il libèrera l’humanité des idoles qui la rendent esclave, et surtout il donnera sa vie pour chacune de ses brebis. Aimons reprendre le psaume 22, prière des baptisés dans les eaux limpides, nourris à la table eucharistique, et parfumés de l’Esprit St de Confirmation, jamais seuls pour traverser les ravins de la mort.

Car nous sommes faits pour la vie avec le Christ, vainqueur de la mort par l’amour et le pardon. C’est la foi de Paul. Cette victoire est acquise : Courage, j’ai vaincu le mal. C’est là sa royauté. Et nous là-dedans ? Il nous reste à choisir notre camp, faire avancer ce Royaume de Dieu, celui des Béatitudes. Ou bien lui tourner le dos comme Adam qui se méfie, ou faire confiance comme le Christ qui n’oppose que douceur et pardon.

Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous. Voici notre vocation : toute l’humanité appelée à devenir ROI, Jésus revendique pour tous d’être entourés, courtisés, bien logés, nourris, vêtus, soignés, aimés.

Quelles que soient les critiques, la diffusion du film sur l’Abbé Pierre tombe à point. Il fait entendre l’indignation d’un prophète pour défendre les droits élémen-taires de tout personne humaine bafoués par les puissants et l’argent. J’ai retenu cette phrase : « Servir en premier celui qui a plus besoin que moi. »

Venez les bénis de mon Père, de toute nation, de toute religion, vous lui ressem-blez par vos gestes concrets d’amour et de partage. Oui, cela m’est arrivé Seigneur de visiter des malades, couvrir des sans toit, nourrir des affamés. En même temps, j’ai détourné les yeux, ou mon porte-monnaie, de détresses que j’ai rencontrées. Le Seigneur sait aussi qu’en tout lieux il se vit déjà quelque chose du Royaume.

Où donc est Dieu, se demande-t-on ? Il est l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, le malade, le prisonnier. Le plus petit, le plus pauvre, le plus faible est un Sacrement du Royaume. Il est le lieu de Dieu, son corps est Corps du Christ.

Nous, baptisés, ne le méprisons pas. Servons-le.

34e dimanche A 2023