Homélie du 4 avril

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Emportés comme St Paul dans une recherche incessante de connaître le Christ Jésus, notre Seigneur, essayons humblement d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier à ses souffrances, en écoutant ce passage de l’évangile. Quelle sagesse, liberté, force et quelle miséricorde dans son comportement !

Bien que se sachant menacé, Jésus circule librement et enseigne dans le Temple. Et voilà : On veut le piéger en piégeant une femme. Le cercle de la mort se referme sur eux deux. Va-t-il s’opposer à la Loi de Moïse ? Va-t-il condamner cette femme, alors qu’il prêche le pardon ? Jésus ne fait la leçon à personne, il s’abaisse même devant eux, et renvoie chacun à sa conscience. La loi demande qu’un témoin des faits jugés lance la première pierre. Jésus ajoute simplement : celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.

Chers amis, regardons les pierres que nous jetons, et à qui, nous qui sommes si prompts à critiquer avant de voir le positif. Cela évite de se regarder soi-même. Dénonçons les pollueurs, moi je n’en profite pas, et ces coupables d’injustices dont je ne suis pas complice ; en prison les violents, en oubliant qui vend des armes et qui déverse la haine et répète en boucle les exclusions !

Jésus s’est baissé, les plus âgés partent les premiers, libérés eux aussi d’une loi devenue instrument de mort. Le cercle accusateur est brisé. Jésus se redresse devant la femme, il lui parle. De femme objet elle devient quelqu’un. Moi non plus, je ne te condamne pas. Après une parole de justice voici une parole de miséricorde. Sans cautionner le péché, il lui ouvre un chemin de rédemption. Va, et désormais ne pèche plus.

Voilà comment le Seigneur agit avec chacun de nous : fais la vérité, reconnais ton péché, nul ne doit t’y enfermer, je t’en libère, l’avenir est ouvert, ne pèche plus.

A cette lecture individuelle, ne peut-on pas en ajouter une autre ?

En ce 5e dimanche de Carême, confié au CCFD-Terre Solidaire par nos évêques pour réveiller notre conscience solidaire et universelle, comment ne pas entendre cette parole de Jésus en lien avec notre actualité ?

Cette attitude de Jésus nous engage. Des mécanismes sont mortifères pour la planète, des lois économiques avantagent les plus riches, des politiques inter-nationales tuent des populations entières, tout cela nous concerne. C’est le péché du monde, dont nous sommes solidaires, comme autant de pierres en nos mains qui condamnent Jésus et le conduisent à la Croix. Mais nous n’y sommes pas enfermés. Je fais passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides, dit le Seigneur. Le CCFD écrit : Cette fraternité nouvelle se construit déjà avec nos frères et sœurs à travers le monde, et de nombreuses associations partenaires dans les pays du Sud qui luttent pour préserver la planète et contre les causes de la faim. Les 580 projets que nous finançons dans 67 pays en sont un exemple. Ces défis pour notre monde exigent une politique au service du bien commun. Débattre et voter devraient y contribuer. Jetons-nous dans le cœur de Jésus, que son amour pour le monde nous saisisse ! 5e dimanche carême C 2022