Homélie du 4 septembre

  • Auteur/autrice de la publication :

Homélie du 23ème dimanche ordinaire 4 septembre 2022

« N’oublie pas de rester avec ton peuple ! », dit François, notre Pape à JC Aveline qu’il vient de choisir comme cardinal. François rappelle que tout appel dans l’Eglise, à tout niveau que ce soit, est toujours un service et pas d’abord un honneur. Et c’est bien ainsi que notre Pape veut l’Eglise ; humble et pauvre.

Aujourd’hui, à Rome, est béatifié le Pape Jean-Paul 1er, le « Pape au sourire » comme on l’a appelé. Il est passé comme un météor dans son habit de Pape, mais ce qui le caractérise, c’est « un pasteur humble, proche des pauvres ».

Et, en ce début septembre, nous fêtons la Nativité de la Vierge Marie, le type même de la Servante du Seigneur. Par cette naissance s’ouvre un aire d’humble service de l’humanité en Jésus-Christ, le Sauveur du monde.

La route est ardue pour celui ou celle qui veut suivre le Christ. « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut être mon disciple », nous dit Jésus. Comment renoncer à tout ce qui m’appartient ? Autrement dit comment ne plus s’apparternir, mais appartenir complètement au Christ, comme lui, a appartenu entièrement au Père ? Est-ce possible ? Un humain peut-il vraiment vivre cela ? Le Christ nous apprend que cela n’est possible que poussés par l’Esprit, imprégnés de cet Esprit d’Amour qui est descendu comme un feu sur les Apôtres. Un feu qui a embrasé Jean-Paul 1er, la Vierge Marie et qui embrase tout vrai serviteur du Seigneur, comme JC Aveline tentera de l’être. Rien n’est impossible à Dieu.

De grandes foules faisaient route avec Jésus. Etaient-elles venues pour entendre un discours aussi radical ? Ou bien plutôt pour voir les miracles que Jésus faisait ? Etaient-elles prêtes à entendre cet appel à renoncer à tout pour prendre le chemin du salut tel que Jésus va le vivre ? Nous-mêmes sommes nous prêts à entendre ces paroles et à essayer de les vivre ? Est-ce que parfois nous n’essayons pas plutôt d’« arranger » le message du Christ pour qu’il soit moins radical, plus facile à vivre ? Je le fais à ma hauteur d’homme, de femme tout simplement ! Or le Christ nous emmène plus loin, plus profond, plus vrai, plus ajusté… Lui demandons-nous son Esprit-Saint pour discerner ce qui est bon, ce qui est salutaire, ce qui fait du bien, ce qui nous fait un peu plus disciple ? Sans l’Esprit-Saint impossible d’atteindre ce que le Christ nous propose aujourd’hui.

Mais cette radicalité du Christ n’enlève rien de sa sollicitude envers ceux et celles qui ne peuvent atteindre ce degré de don de soi. Tout au long de l’Evangile, il rencontre des femmes, des hommes qui ne correspondent pas à ces critères de radicalité, de sévérité. Ses Apôtres, en tout premier lieu, ont bien du mal à correspondre à cette image. Et puis Zachée, Marie-Madeleine, la femme adultère, la Samaritaine, le bon Larron, pour ne citer qu’eux, ne sont pas des modèles de vertu. Ce sont des hommes et des femmes comme vous, comme moi, capables de pécher et capables de revenir vers le Seigneur. Jésus leur dit simplement : « Va et ne pèche plus » ou « Aujourd’hui tu seras avec moi au paradis » Visage rassurant du Christ qui ouvre un avenir au pécheur repenti. Visage rassurant du « Pape au sourire », ami des pauvres. Visage plein de sollicitude de Marie, notre Maman à tous. Visage éclairant du disciple qui entend cette parole : « N’oublie pas de rester avec ton Peuple ! »

Notre Eglise est l’Eglise du seuil, l’Eglise de l’accueil. « Des foules nombreuses faisaient route avec Jésus. » Qu’est-ce qui les attirait ainsi ? Que laissait émaner de lui, ce Jésus de Nazareth pour que les foules le suivent ainsi ? Il avait à la fois un discours radical que l’on retrouve dans la liturgie d’aujourd’hui, et une sollicitude pour les humbles, les petits, les rejetés et il rayonnait l’amour autour de lui. N’est-ce pas ce que le Seigneur nous demande aujourd’hui ? Dire la vérité oui, mais aussi dire toute sa sollicitude pour les pécheurs, les pauvres, les rejetés. Leur montrer qu’ils sont aimés de Dieu, tels qu’ils sont. « D’âge en âge, Seigneur, tu as été notre refuge » (Ps 89). Oui, Seigneur, tu es le refuge de tous les pécheurs que nous sommes.