Homélie du 5 février

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Homélie du 5ème dimanche ordinaire 5 février 23

« Le régime sans sel », ce n’est pas pour nous les chrétiens !!! Il nous faut au contraire donner du goût au monde, le goût de vivre, de grandir, de nous aimer, de partager et bien d’autres choses . Donner du goût à ce monde morose dans lequel nous vivons. Cela ne nous empêche pas de voir ce qui ne va pas dans ce monde et de le dénoncer. Mais le dénoncer n’est pas suffisant, il faut retrousser nos manches et faire tout notre possible pour que ce monde change. Et plutôt que d’avoir des grandes ambitions, il faut commencer tout près de chez nous, et même en nous. Et ce n’est pas le plus facile : donner du goût de vivre parce que nous le vivons déjà. Avons-nous vraiment le goût de vivre ? La joie de vivre nous envahit-elle ? A tel point que nous voudrions la partager ! Le matin ai-je pris l’habitude de me sourire dans le miroir pour dire à Dieu combien la vie est belle et le remercier de nous ouvrir un nouveau jour ?

Oui, on ne peut donner que ce que l’on a et il nous faut faire grandir en nous cette joie de vivre pour pouvoir la transmettre aux plus proches comme aux plus éloignés. Et pour nous chrétiens, il n’y a pas à tergiverser : nous sommes faits pour la joie. Nous sommes des ressuscités avec Jésus et cela nous marque à jamais. Nous avons reçu cela au baptême et nous avons une vie pour le faire s’épanouir. Avons-nous un visage de ressuscité ? Cette joie que nous avons doit changer quelque chose dans nos vies et donc elle doit aussi transformer nos relations humaines. Oui, le monde est difficile, oui il y a des choses inacceptables, des actions de mort, des choses inqualifiables. Mais il y a aussi tant de belles choses, tant de belles personnes qui nous ouvrent à l’amour. Et puis il y a ce message du Christ qui est un message de paix, de joie, d’espérance. Ce petit d’homme qui nous a été donné à Noël nous ouvre une espace d’espérance extraordinaire.

« Vous êtes la lumière du monde… Et la lumière se met sur le lampadaire, là où elle peut vraiment briller et éclairer. Les chrétiens devraient être en première ligne pour éclairer ce monde de la lumière même de Dieu. Jésus-Christ nous l’a dit et nous l’a montré. Son message est un message de vie et d’espérance. Le chrétien ne peut être un rabat-joie. Il sait ce que veut le Christ pour l’homme. Avons-nous le courage de nous montrer, de montrer de quel amour nous sommes aimés et de quel amour nous voulons aimer le monde. Nous connaissons tous des gens autour de nous qui ont besoin d’être aimés, d’être visités, que l’on s’intéresse à eux. Comment le faisons-nous ? Sommes-nous présents aux associations qui apportent un peu de chaleur humaine à ceux qui manquent de tout ? L’Eglise a un message à faire passer à tous ces pauvres, elle doit leur redire leur dignité et les aider à vivre.

J’aime entendre Paul nous dire comment il s’est présenté devant les Corinthiens : « C’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous » . Je pense à notre Pape François qui s’en va au Congo. Lui qui est agé, en fauteuil roulant s’en va ainsi comme messager de la dignité de l’homme et de la paix. Et, depuis quelque temps on voudrait bien le faire taire et les critiques fusent du centre même de l’Eglise. Mais François a reçu une mission et il n’en déroge pas. Il avance. Il dit que ces critiques, c’est un peu comme de l’urticaire. Cà fait souffrir mais cela n’arrête pas celui qui est déterminé. Il veut donner le goût de l’amour à notre terre et il le fait contre-vents et marées.

Et nous pouvons revenir à Isaïe : « Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi le pauvre sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable » . Voilà notre manière à nous d’être lumière du monde : prendre soin de la communauté humaine, et plus particulièrement de celle qui souffre et peine. « Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite ». Oui, c’est en vivant cette charité active que nous retrouverons des forces, que nous combattrons nos peurs et que nous pourrons être lumière pour le monde.

Soeurs et frères, « que notre lumière brille devant les hommes » pour leur dire qu’ils sont sauvés, qu’ils ont été rachetés et qu’ils sont aimés de Dieu. En Jésus-Christ Dieu donne goût de l’amour à toute chose et à toute personne. AMEN !