Homélie du 5 juin – Pentecôte

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Homélie de Pentecôte 5 juin 2022

Tout est souffle, feu et vent aujourd’hui ! Le feu de l’Esprit vient se poser sur chaque Apôtre et le souffle les emporte dans la Mission. Eux, les timorés du lendemain de l’échec apparent de la Croix, vont devenir des vaillants Apôtres, des témoins de la Résurrection, les hérauts de la Bonne Nouvelle du salut. Le souffle de l’Esprit les transforme et en fait des hommes brûlants du Feu de l’amour et ils parcoureront la terre entière. Rien ni personne ne leur fera plus peur. Voilà le signe que donne cette fête de Pentecôte. Elle met dans les Apôtres des énergies dont ils ne se sentaient pas capables. Et toutes les nations les entendront chacune dans leur langue. C’est ce que l’Eglise vit depuis tous les temps.

Je regardais la liste des cardinaux que notre Pape va créer. Ils sont de partout et même des pays les plus reculés et tous sont marqués par cet Esprit de Pentecôte pour aller vers les plus pauvres, les étrangers, ceux et celles qui sont malmenés. Notre Archevêque de Marseille est de cette trempe-là et c’est bien pour cela que François, notre Pape, l’a repéré. Il va vers tous ces groupes humaines qui composent la Cité Phocéenne et il a ouvert les chrétiens à toutes les religions qui sont présentes dans cette ville cosmopolite. Né en Algérie, il a grandi dans les quartiers Nord de Marseille qui ne sont pas les moins tumultueux et il est l’Archevêque d’un des diocèses les plus colorés de France. Notre Pape aime ces gens-là qui n’ont pas peur d’aller vers les autres si différents. Il me semble que c’est cela l’Esprit de Pentecôte. Puissions-nous nous ouvrir ainsi à toutes les personnes qui vivent dans nos quartiers, qui travaillent avec nous, qui sont proches ou lointaines par la culture, la religion, leurs manières de vivre et de penser. Les Apôtres n’ont pas eu peur d’aller aux antipodes et ils ont accueillis tous les hommes de bonne volonté, quitte même à adapter des règles qui semblaient immuables. L’Eglise missionnaire se doit aussi de s’adapter pour que d’autres puissent entrer et reconnaître celui qui est leur sauveur comme le nôtre.

On a dit que le Concile Vatican II avait été une nouvelle Pentecôte. Jean XXIII avait ouvert les fenêtres et beaucoup les ont ouvertes avec lui. Cette ouverture au monde tel qu’il est, est le fruit de l’Esprit. Mais les vents contraires existent aussi et certains n’arrêtent pas de contrer cette ouverture et l’on voudrait refermer l’Eglise sur elle-même. Le Souffle de Dieu est pourtant bien présent. Et même malgré ces vents contraires, il y a toujours des personnes qui se lèvent pour faire avancer ce peuple voulu par Jésus-Christ. La force de Pentecôte est toujours aussi puissante. Et ce sont parfois des personnes qui semblent faibles, pauvres qui viennent secouer tout le monde. Jean XXIII a été de ceux-là. « Un Pape de transition », avait-on dit ! C’était sans compter le souffle de l’Esprit, le souffle de Pentecôte.

L’Eglise nous a proposé le sacrement de confirmation et la plupart d’entre nous l’avons reçu. Par l’Esprit Saint qui nous a été donné, nous sommes devenus des fils. « Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des Fils… », nous dit Saint Paul. Nous avons reçu un Esprit qui rejette la peur qui peut nous paralyser. Que craindrions-nous puisque l’Esprit du Seigneur est en nous ? Peuple de Dieu, nous sommes les témoins en ce monde de l’Amour dont Dieu aime tout homme, toute femme, de quelque condition qu’ils soient. Chassons la peur et, comme les Apôtres, allons vers les autres.

Relisons l’Evangile de ce jour. « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous ! » « Je ne vous laisserai pas orphelins », avait promis le Christ. Voilà sa manière de rester, de demeurer parmi nous, de nous accompagner, d’accompagner son Eglise au cœur du monde. Il fait de chacun des disciples-missionnaires, des apôtres marqués par son Esprit. Forts de notre communion au Christ et entre nous, nous pouvons avancer en confiance au souffle de l’Esprit.

« Envoie ton Esprit, Seigneur, et tout sera créé, tu renouvelleras la face de la terre ! » Oui, Seigneur, recrée-moi, recrée ton Eglise au souffle de ton Esprit !