« Heureux les invités aux noces de l’Agneau » ! Depuis les nouvelles traductions du missel Romain,
le prêtre introduit ainsi notre communion au Christ Jésus. Avant de prendre le Corps du Christ, nous
nous souvenons que nous sommes promis au bonheur sans fin, avec ceux et celles qui nous ont
précédés et qui jouissent déjà de ce bonheur éternel que Jésus nous promet et avec ceux qui
viendront après nous et qui font partie du même Peuple des Béatitudes que nous célébrons
aujourd’hui. Ce Peuple est le Peuple de Lumière voulu par Dieu, un peuple aux multiples visages,
aux multiples désirs, aux multiples manières de se rapprocher de Celui qui est venu nous sauver. Ce
Peuple est immense puisque c’est le Peuple d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Jésus-Christ est venu,
par sa Passion, sa Mort et sa Résurrection en faire un Peuple de Lumière, éclairé par sa propre
lumière, celle du Dieu Vivant.
Mais vous allez dire que cette lumière est souvent obscurcie par les évènements qui se vivent dans
ce Peuple de Dieu… Il est vrai que parfois et même souvent, l’horizon s’obscurcit. Nous le voyons
bien aujourd’hui avec les guerres, avec les catastrophes, avec les violences. Et entendre ce matin le
Christ nous redire : « Heureux les pauvres, Heureux les doux, les pacifiques, les faiseurs de justice
et de paix » nous prend de plein fouet. Comment vivre ces béatitudes dans un monde qui promeut la
violence, le chacun pour soi ? Comment être ce Peuple des béatitudes là où nous vivons. Comment
peupler notre prière de tous ceux et celles qui souffrent et qui peinent ? Peut-être sommes-nous un
peu loin d’Israël, de la Palestine, de l’Ukraine et de tous les pays qui vivent dans la guerre, mais
nous sommes du même Peuple, le Peuple de Dieu que Jésus est venu libérer de ses esclavages.
Ce matin j’entends les paroles de Saint Jean dans l’Apocalypse : « Ne faîtes pas de mal à la terre, ni
à la mer, ni aux arbres avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre
Dieu » Nous le savons, nous avons en partage cette terre, cette mer, ces arbres et toute la création et
nous sommes invités, chacun à notre manière, à en prendre soin. Le Pape François nous alarme
souvent sur ces sujets. A nous de mettre en pratique les bonnes manières d’être des hommes et des
femmes qui construisent ce monde afin que tout homme, toute femme, tout enfant puisse jouir de la
vie que Dieu nous a donnée. Et « cette foule immense, que personne ne peut dénombrer » est invitée
à partager les noces de l’Agneau. La fête de la Toussaint veut rassembler tous les hommes de la
terre. Nous venons de vivre le mois où nous célébrons la Mission Universelle de l’Église. Cet appel
à la Mission continue en cette fête où tout homme est appelé à la sainteté. En vivant le message
d’amour que nous a laissé Jésus-Christ, nous devenons saints avec lui, par lui, en lui.
« Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et
nous le sommes ». Nous sommes ce Peuple de Dieu invité aux noces de l’Agneau. Le Christ, par
notre baptême nous a faits fils de Dieu, enfants de Dieu. Nous sommes promis au Bonheur sans fin
et, aujourd’hui, si nous pensons à celles et ceux qui nous ont précédés, c’est bien parce que nous
savons que nous sommes du même Peuple, que celles et ceux que nous avons aimés continuent à
nous aimer et à animer en nous cette foi dans le Christ Jésus et à nous faire marcher en sa présence.
Peuple de saints, promis au bonheur éternel, nous marchons en toute confiance en celui qui nous a
tout donné et continue à tout donner pour que nous vivions de son amour, dans la communion au
Père.
« Peuple de Dieu, marche joyeux », chantons-nous parfois. C’est bien le moment de nous mettre en
marche avec le Seigneur, le Dieu des béatitudes. Oui, nous sommes heureux de sa joie et cette joie,
Jésus la puise chez son Père. A nous de nous unir à lui pour que ce Peuple de Lumière illumine le
monde et que les ténèbres de la guerre, de l’exclusion, du racisme, de la faim n’obscurcissent plus
nos horizons. Demandons à celles et ceux qui sont déjà dans la présence du Père de nous aider à
réaliser que nous devons témoigner de l’Amour dans un monde où la violence et la haine
grandissent. Heureux serons-nous si nous savons partager le bonheur des fils de Dieu, des « invités
aux noces de l’Agneau. » AMEN !
