Homélie du 10 septembre

  • Auteur/autrice de la publication :
Homélie du 23ème dimanche ordinaire 10 septembre 2023

Ça y est, la rentrée est faite et il faut se remettre des « efforts » faits cet été sous la canicule…, qui se
prolonge un peu , dirait-on. J’ose espérer que beaucoup ont pu prendre un peu de détente et que c’est
avec un cœur renouvelé, un esprit bien clair que nous repartons pour une année qui se veut pleine de
rencontres, de découvertes et d’approfondissement de notre foi. Ezéchiel nous adresse cette parole
aujourd’hui : « Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël ! » Je souhaite que
nous soyons tous des guetteurs pour notre Eglise qui a besoin de chacun pour découvrir celles et
ceux qui attendent d’être rejoints dans leur famille, dans leurs loisirs, dans leurs lieux de travail,
dans les moments les plus heureux et ceux qui le sont moins, dans la formation, dans les
sacrements. Oui, qui que tu sois, sois un guetteur à la fois pour découvrir le Seigneur et découvrir
tous ceux qui sont aux périphéries. Je pense à notre Pape François qui est allé en Mongolie, ce pays
du bout du monde, pour rencontrer une poignée de chrétiens. Il s’intéresse tellement à la mission.
Son regard ne s’arrêtait pas à ce pays, mais il pensait aussi à ses deux mes voisins, la Chine et la
Russie. Tous les instants de sa vie sont ainsi tournés vers les périphéries. Et, dans quelques jours il
sera à Marseille, non pas pour rencontrer les Français même s’il nous aime bien, mais pour penser à
ces pays de la Méditerranée où tant de drames, parmi les migrants, se jouent. Là encore il pense à
celles et ceux qui sont obligés de quitter leur terre pour un avenir tellement incertain. Et il pense
aussi à ceux qui se doivent de les accueillir.
L’Evangile nous engage dans une aventure qui n’a rien de simple, non plus. C’est la « correction
fraternelle » « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire les reproches seul à seul… »
« Et puis, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes… » Voilà un exercice qui est
bien difficile. Savons-nous le faire dans nos familles, dans notre couple, dans notre petite
communauté de foi, dans notre Eglise ? Qui suis-je, moi pécheur, pour aller faire des reproches à
quiconque ? Bien sûr, il faut se souvenir de l’Evangile de la poutre et du brin de paille. Ce n’est pas
un reproche que nous devons faire, mais apporter l’aide fraternelle qui fera avancer notre frère ou
notre soeur et certainement nous laisser interroger à notre tour. En tout ne laissons pas s’élever des
barrières, des barbelés d’orgueil et de suffisance autour de nous. Ne nous barricadons pas. Le Christ
nous dit aujourd’hui : « Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que
vous aurez délié sur la terre sera délié dans la ciel. » Le Seigneur ne donne pas ce pouvoir
seulement aux prêtres, mais à tout disciple. Nous avons ce pouvoir de lier et de délier depuis notre
baptême. Nous sommes des êtres de réconciliation. Comment vivons-nous cette réconciliation, cette
relation apaisée avec ceux qui nous entourent ?
Avons-nous vraiment conscience de la présence du Seigneur au milieu de nous ? « Si deux ou trois
sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. », dit le Seigneur. Ce matin j’ai besoin de
réentendre cette parole. Je suis ici comme celui qui sert la communion de l’Eglise en tant que prêtre
du Seigneur. Mais ne sommes-nous pas tous et chacun ces instruments de communion, entre nous
déjà, mais aussi avec tous nos frères et sœurs que nous représentons ici autour de cet autel. Car,
enfin, ce matin, je ne suis pas venu seul. Je suis venu avec tous ceux qui ne viennent pas, qu’ils
soient membres de nos familles, de notre cercle d’amis, ou bien plus large ceux que nous côtoyons
et qui ne savent pas que ce matin dans cette église Saint Loup, un peuple, leur peuple est rassemblé
pour prier avec et pour eux. Dans notre cœur, en faisant un petit temps de silence, nous les rejoignons
là où ils sont, dans leur famille, sur un terrain de sport, dans un lit d’hôpital. Qu’ils soient heureux ou
malheureux, nous les rejoignons….(Silence)
Frère et sœurs, nous ne pouvons pas nous contenter d’être bien entre nous. Quelqu’un me disait :
« Ce sont des gens bien, ils sont comme nous ! » Attention à nos chevilles ! Ne nous mettons pas
trop vite du côté des gens bien, mais soyons ouverts à tous. La diversité de notre monde peut être un
atout important. Acceptons-nous différents car nous sommes tous aimés de Dieu tels que nous
sommes. Soyons attentifs à tous les signes que nous donne le Seigneur et partageons-les
abondamment à tous nos frères et sœurs. AMEN !