Homélie du 13 août

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Homélie du 19ème dimanche ordinaire 13 août 2023
Deux images se superposent en ce moment devant moi. Celle du Christ devant cette mer déchainée
et qui crie : « N ‘ayez pas peur ! » Il calme la tempête. Et l’autre, celle de notre Pape François devant
cette marée humaine de jeunes à Lisbonne et qui leur crie aussi : « N’ayez pas peur ! De chaque côté
une même fragilité. Jésus seul face aux éléments déchaînés. François, 86 ans, à la tête d’une Eglise
qui prend l’eau de tout côté, serein, crie à ces jeunes son espérance et sa foi en eux. Des deux côtés
la même espérance et la même foi en l’homme. D’un côté cette confiance que Jésus fait à ces
hommes qu’il a choisis et qui ont accepté de le suivre. C’est la naissance de l’Eglise. De l’autre, ce
vieil homme qui est encore capable de soulever les foules et leur apprendre à se donner avec
enthousiasme pour une cause qui les dépasse. L’Esprit de Jésus est là bien présent.
Le Christ, comme notre Pape François, ne nie pas les tempêtes qui secouent le monde et l’Eglise.
Les éléments se déchaînent et nous voyons bien qu’ils continuent à se déchaîner. « Notre planète
brûle », clamait un Président de la République. Et les faits ne lui donnent pas tort. Notre Eglise ne
va pas bien et notre Pape en est bien convaincu, lui qui ne cesse de vouloir la réformer pour qu’elle
soit plus fidèle à son Maître Jésus-Christ, pour qu’elle soit un lieu sûr, pour qu’elle accueille les
pauvres, Qu’elle ne laisse personne de côté. Il propose à l’Europe trois chantiers d’avenir :
l’environnement, l’avenir, la fraternité et il l’engage à trouver des solutions de paix. Que faisons-
nous pour que ces tempêtes de tout genre s’apaisent ? Nos familles ont-elles le courage d’affronter la
vie, du début à la fin de vie ? Nos villes et villages sont-ils prêts à accueillir l’étranger,le pauvre,
l’exilé ? Sommes-nous prêts à ce partage pour qu’un avenir soit assuré à tous ? Le calme après la
tempête n’est pas la paix des cimetières. Mais au contraire c’est la construction, la reconstruction
pour un avenir meilleur.
Et aujourd’hui j’aime à entendre le Livre des Rois. Le Seigneur passe et ce n’est pas dans l’ouragan
et le feu qu’on peut le reconnaître,mais dans la brise légère. Le Chrétien, même si son cœur est de
feu, doit aussi découvrir le Seigneur qui passe sans faire de bruit, simplement en effleurant de son
amour ses disciples. Le Seigneur est souvent bien discret, presque secret. C’est ce qui nous fait crier
parfois : « Mais, Seigneur, où es-tu ? » Quand tout va mal, c’est le même cri qu’ont poussé les
Apôtres que nous avons envie de pousser nous aussi. Je pense fortement à ces personnes qui ,
aujourd’hui encore, sont sous les bombes et ne peuvent rien à rien sauf à espérer des jours meilleurs
avec le retour de la paix. Je pense à tous ceux et toutes celles qui sont marqués par la maladie et qui
crient de souffrance, dans l’angoisse de la mort. Je pense à ces migrants exténués qui ont tout quitté
pour un avenir meilleur et qui meurent, victimes de l’indifférence, victimes aussi de personnes sans
scrupules qui les conduisent à la mort. Je pense à notre Eglise qui est bien souvent malmenée, qui
est parfois trahie par ceux-là même qui devraient la soutenir. Je pense à tous ces jeunes qui ont
entendu l’appel du Pape François et qui, maintenant sont de retour dans le quotidien de la vie. Se
rappelleront-ils de ce temps fort de Lisbonne lorsque la vie semblera plus sombre ?
Regardons Pierre, Saint Pierre, le Chef des Apôtres. Il a connu des moments particulièrement forts
auprès de Jésus. Dimanche nous le voyions sur la montagne découvrant la Gloire du Christ.
Aujourd’hui, il est invité à marcher sur les eaux, mais la peur l’a saisi et Jésus est obligé de se porter
à son secours. Et Pierre, nous le savons bien, reniera Jésus au moment ultime du procès, à la
remarque d’une simple servante. Les Apôtres auront encore besoin de recevoir l’Esprit de force de
courage pour affronter la vie de missionnaires. Les langues de feu viendront les brûler au cœur et ils
deviendront les vaillants Apôtres que nous connaissons.
Que la « brise légère » ou le grand vent de l’ouragan descendent sur nous, peu importe. Il nous faut
simplement reconnaître qu’il vient souffler sur nous, qu’il vient nous dire : « N’ayez pas peur ! » Il le
dit à chacun d’entre nous en particulier et il le dit à l’Eglise toute entière. Il nous propose ce que le
Psaume 84 que nous avons lu nous redit : « Le Seigneur donnera ses bienfaits et notre terre
donnera son fruit. La justice marchera devant lui et ses pas traceront le chemin ! » CONFIANCE !.