Homélie du 14 février, mercredi des Cendres

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Homélie du Mercredi des Cendres. Entrée en Carême 14 février 2024
« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! »
La Bonne Nouvelle, c’est que nous entrons en Carême et que déjà au loin se profile la Résurrection,
la Pâques du Seigneur. Oui, nous prenons ce chemin de la Pâques en ce mercredi, dit « es Cendres »
Les cendres, ces riens qui restent après l’incendie, ou souvenir d’un feu joyeux qui rassemble ou
d’une catastrophe comme on en voit tant aujourd’hui, au Chili ou ailleurs, quand tout a brûlé. La
cendre qui nous dit notre propre finitude : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras
en poussière. » Cette cendre nous rappelle notre pauvreté, notre petitesse. Mais elle ne menace pas
notre dignité d’homme, de femmes créés à l’image de Dieu. En même temps qu’elle nous fait
prendre conscience que nous sommes si peu de chose, elle nous rappelle que nous sommes
consumés au feu de l’Amour avec un grand A.
Au bout du chemin, il y aura la Pâque, il y aura la VIE. Mais il est bon de parcourir ce chemin au
rythme de l’Église, à notre rythme. Il y aura des montées, des escarpements, des descentes, des lieux
accidentés et quelques replats pour pouvoir souffler. Aujourd’hui l’Évangile nous dresse déjà un bon
programme. Il est question d’aumône, de prière, de jeûne. Mais il est surtout question de la manière
dont nous vivrons ces réalités. Nous ne le faisons pas pour épater la galerie, pour dire : Voyez, nous
sommes les meilleurs. Non, tout cela se fera dans le silence, dans la modestie, dans la juste mesure.
Nous, chrétiens, nous sommes invités à témoigner de Quelqu’un qui nous sauve, qui nous guérit.
L’aumône que je vais faire est le simple partage de tout ce que je reçois du Seigneur. C’est un juste
retour des choses. Nous partageons ce que nous avons reçu. La prière est ce contact avec Dieu dans
le quotidien de notre vie. Nous l’aimons et nous sommes heureux d’être avec lui, tout près de lui. Le
jeûne fait aussi partie de cette ascèse qui nous est demandée. Même la société civile nous y invite
parfois : journée sans tabac, journée sans téléphone portable, sans écrans… Nous pourrions inventer
des journées pendant ce Carême pour mieux rencontrer le Seigneur. Il nous est rappelé quelques
règles : Jeûne et abstinence le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, abstinence tous les
vendredis de carême… Des simples rappels salutaires pour choisir ce que nous voulons offrir au
Seigneur et aux autres.
Saint Paul nous invite à nous laisser réconcilier avec Dieu. Il ne nous dit pas : Allez vous
réconcilier avec Dieu, mais « laissez vous réconcilier avec Dieu. » Ce n’est pas moi qui, de ma
propre initiative, vais me réconcilier avec Dieu, mais c’est bien Lui qui est premier et moi je me dois
de lui faire confiance. Dans la réconciliation, c’est lui qui est premier. Il nous aime tellement qu’Il
est toujours là pour nous prendre dans son amour. Il est Père et il nous a donné Jésus-Christ comme
frère pour nous réconcilier en Lui. Et se réconcilier avec Dieu nous constitue en un Peuple de frères
et sœurs. Nous pouvons prendre ce chemin de la réconciliation, du pardon. Ce retour à Jésus,ce
retour à Dieu le Père, nous pourrons le célébrer dans le sacrement de la Réconciliation. Nous
pourrons déjà le découvrir dans la méditation assidue de la Parole de Dieu.Il y a tant de propositions
aujourd’hui pour vivre ce Carême comme un beau temps de reprise
Le plus beau Carême que nous pourrons vivre, ne sera-t’il pas ce temps où nous lâcherons prise et
où nous laisserons Jésus nous travailler, remettre entre nos mains et dans notre cœur ce désir
profond de construire notre vie sur l’AMOUR ? Temps de grâce, certainement, le Carême sera un
temps de passage au tombeau, à la mort de notre orgueil pour nous laisser envahir par l’amour infini
de Dieu afin de ressusciter avec lui au matin de Pâques. Dans cette marche vers Pâques, nous serons
sollicités pour partager un peu de nos richesses avec celles et ceux qui n’ont rien. Ils sont proches de
nous ou ils sont loin. Ils feront partie de notre horizon et ils nous seront familiers. Ce temps est le
temps du partage. Prenons le temps de nous informer et vivons « cœur ouvert ».
Reprenons quelques paroles du Psaume 50 : « Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux
me soutienne ! ». « Lave-moi, Seigneur mon Dieu, purifie-moi ! Prends pitié de moi ! »