Homélie du 14 janvier

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Homélie du 14 janvier 24 2ème dimanche ordinaire
« Parle, ton serviteur écoute ! » 2ème Livre de Samuel
En plein sommeil, Samuel est réveillé par trois fois ! Et Eli le renvoie à ses rêves : « Retourne te
coucher ! ». Jusqu’à la troisième fois où, enfin, il pense que c’est le Seigneur qui se manifeste et qu’il
doit montrer sa disponibilité : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! ». Cet appel de Samuel m’a
toujours beaucoup touché. Samuel est jeune. Déjà il est proche du Seigneur qui se manifeste à lui
dans la proximité du serviteur de Dieu, Eli. Dieu l’a choisi pour de grandes choses et il l’appelle dans
le sommeil. Il a besoin de la confirmation de l’ancien, d’Eli, en qui il a toute confiance avant de
répondre à cet appel en pleine nuit. Mais ce n’est pas un rêve, c’est une belle réalité : Dieu vient
l’appeler pour lui confier son œuvre. Il va le missionner,l’envoyer, comme plus tard le Christ va
missionner ses apôtres, Pierre et tous les autres.
L’appel de Dieu est toujours mystérieux. Pourquoi le regard de Dieu, du Christ se pose sur untel, sur
unetelle plus particulièrement ? Dieu a des dessins sur chacun de nous et à un moment ces dessins
deviennent un appel plus pressant. « Viens, suis-moi ! » Où nous emmène t’il ? Nous ne le savons
pas au départ et il faudra que l’on redise souvent oui, pour connaître ses chemins. Je pense à celle
que nous avons côtoyée tout au long de l’Avent, Marie, la Mère de Jésus, notre Mère. Petite fille
d’Israël, elle attendait la venue du Messie, mais elle était loin d’imaginer le rôle qui serait le sien,
essentiel dans la venue du Sauveur du monde. Je pense à tous ceux et celles qui, aujourd’hui encore
disent oui à une mission particulière, qui reconnaissent l’appel du Seigneur dans tel ou tel
événement, dans telle ou telle lecture, dans tel ou tel groupe de partage, dans telle ou telle parole
d’homme ou de Dieu. Samuel reconnaît son Seigneur au cœur de la nuit, dans son sommeil et il a
besoin d’Eli, le grand frère dans la foi, pour l’authentifier. Pierre aura besoin de son frère André pour
découvrir le Christ. Et nous, nous avons besoin de nos frères dans la foi pour reconnaître le
Seigneur qui nous parle. C’est pour cela que nous aimons l’Église même si elle nous paraît bien fade
parfois. C’est elle qui authentifie nos missions.
L’appel de Simon est un appel particulièrement fort. Il est appelé et cet appel va lui demander un
changement radical qui s’exprimera par le changement de nom. Il est toujours Simon, mais il
devient Képhas, Pierre. A partir de là il ne s’appartient plus totalement. Il est apôtre du Seigneur.
Cela change beaucoup de choses. A partir de son Oui, Marie devient la Mère du Sauveur, mission
impossible sans la présence de Dieu. Les deux disciples qui suivent Jésus ne sont plus les mêmes ;
Ils deviennent missionnaires et s’empressent d’aller annoncer la rencontre du Messie à Képhas. Et
Képhas deviendra Pierre dont nous connaissons la mission éminente qui lui sera confiée. Et dans
toute la vie de l’Église l’appel du Seigneur vient transformer la vie de celles et ceux qui répondent
oui à cet appel. Et cet appel retentit dans tous les états de vie, dans le mariage comme dans le célibat
consacré ou non, dans la vie de tout baptisé et même, je le crois très fortement, dans la vie de tout
homme de bonne volonté. « Dieu m’appelait et je ne le savais pas ! »
En relisant ma vie, en relisant la vie de l’Église et du monde, je découvre le Christ toujours à
l’œuvre, toujours appelant, toujours présent aux hommes et femmes de tous les temps. Aidons les
plus jeunes, comme l’a fait Eli auprès de Samuel, à reconnaître la voix du Seigneur, ses appels à
vivre, ses appels à grandir en humanité, en solidarité, ses appels à être les témoins de la vie de Dieu
auprès d’eux et au cœur de cette humanité « meurtrie et déchirée » , comme le dit une prière
eucharistique. Apprenons leur à ne pas crier avec les loups, mais à être solidaires des plus démunis,
des moins gâtés, les bien-aimés de Dieu. Soyons Eli auprès de nos petits-enfants. Soyons André
auprès de ceux qui cherchent le Seigneur et disons-leur : « Nous avons trouvé le Messie ! »
« Trouver le Messie », n’est-ce pas la quête de tout croyant, de tout chrétien, de tout chercheur de
Dieu ! Oui, mais encore faut-il que quelqu’un nous dise comment répondre au Seigneur. Eli a su dire
à Samuel comment répondre : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! »