Homélie du 14 mai

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Homélie du 6ème dimanche de Pâques

Que serait l’Eglise si le Seigneur ne lui avait pas envoyé son Esprit Saint ? Que serais-je si je n’avais été plongé par l’eau du baptême dans cet amour qui émane du Père et du Fils ? L’Eglise deviendrait une ONG comme les autres et moi-même un membre de cette ONG. Non pas que je minimise ce qu’est une ONG. Bien au contraire, je loue ces gens engagés profondément pour que l’humanité puisse vivre. Quel bonheur que nous ayions tant de gens engagés pour toutes les grandes causes de l’humanité, qui sont au service de l’homme, des plus pauvres, des plus éprouvés, qui nous rappellent les liens qui nous lient les uns aux autres, les questions qui touchent à la nature, à sa préservation. Oui, l’homme porte en lui l’image de son Créateur, de Celui qui lui a demandé de prendre soin de toutes ces richesses que contient la création.

L’Eglise du Christ s’inscrit, elle aussi, dans ce projet de Dieu. Elle a été créée par Jésus-Christ pour être témoin de la permanence de l’Amour de Dieu pour cette terre et celles et ceux qui l’habitent. Elle est présence de Dieu sur la terre et le chrétien que je suis, que nous sommes, se doit d’être témoin de cet amour universel. Dieu nous donne cette mission de dire au monde entier la dignité de l’homme et l’Amour que Dieu ne cesse de déverser sur chacun. Oui, nous sommes témoins en ce monde de cet Amour avec un grand A. L’Esprit qui nous est promis, qui nous est donné, « Ce Défenseur qui sera toujours avec nous » fait que nos actes rejoignent ceux du Christ et leur donne un goût d’éternité. Et ce qui est vrai de tout chrétien, l’est aussi de l’Eglise, cette communauté de croyants que le Christ a voulu au cœur du monde pour témoigner de l’Amour du Père pour tous les hommes.

Regardez les Actes des Apôtres, cet enthousiame missionnaire dont rayonnent ces disciples. Ils sont remplis de l’Esprit-Saint et capables d’affronter l’adversité pour témoigner. Il en est ainsi de toute l’Eglise quand elle veut être missionnaire. Et cela, elle ne peut le vivre sans cette pésence constante, agissante de l’Esprit-Saint. Le missionnaire n’est jamais seul. Il est habité par cet Esprit d’Amour. Je me souviens d’un de mes confrères revenant d’une journée harassante dans la chaleur du Sénégal et qui me disait : « Il faut tout de même aimer Jésus-Christ pour vivre cela ». Et oui, il faut aimer Jésus-Christ pour être à même de vivre la mission qu’il nous confie.

L’Eglise est le Peuple de Dieu, libéré en Jésus-Christ. Libéré de ses peurs, libéré des compromissions, libéré du péché. Et pourtant elle reste un Peuple de pécheurs, un peuple marqué par tant de refus d’aimer et de se dépasser. C’est un Peuple où la liberté du Christ doit pouvoir s’exprimer à fonds. Cette liberté c’est la liberté d’aimer comme Dieu aime son humanité. Avec les Apôtres, nous demandons au Seigneur de faire descendre l’Esprit-Saint sur tous ceux qui nous entourent, sur ceux qui nous gouvernent, sur ceux qui doivent veiller au bonheur de tous. Nous demandons à tous de savoir servir l’humanité pour qu’elle grandisse en amour. Car L’Esprit du Seigneur n’est qu’amour. Saurons-nous en être témoins. Je suis souvent émerveillé de voir ce que le Seigneur vient faire dans le cœur des hommes et des femmes de ce temps. Je confie à sa bienveillance ces jeunes et moins jeunes qui s’avancent vers l’autel mains croisées sur la poitrine et qui sollicitent de nous un accueil au nom du Seigneur. Leur humilité est grande, mais leur désir d’appartenir au Seigneur est plus grand encore. A nous de leur signifier que nous sommes heureux avec eux de l’appel que le Seigneur leur et nous adresse à travers eux.

Les Samaritains d’aujourd’hui, tous ceux qui attendent que des témoins leur montrent le chemin vers le Père, nous provoquent jusqu’au plus profond de nos vocations de chrétiens. Ils nous interrogent sur notre propre foi, sur notre espérance, sur notre vie de disciples-missionnaires. Ils nous tirent en avant. Encore faut-il savoir les repérer, les orienter, les accompagner. Ils peuvent être dans nos familles, parmi nos amis ou celles et ceux que nous rencontrons fortuitement. Ils sont sur nos chemins pour que nous cheminions avec eux comme le Christ l’a fait sur le chemin d’Emmaüs. Ils ont besoin qu’on leur explique la Parole de Dieu et que nous les invitions à la table du Seigneur. Avec ardeur disons leur combien l’Amour du Seigneur nous fait vivre. ALLELUIA !