Homélie du 16 juillet

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Homélie du 15ème dimanche ordinaire
« Terre aride, sans profondeur, cailloux, ronces et épines, soleil de plomb », nous connaissons tout
cela lorsque l’on fait un peu de culture et surtout en ces temps de sècheresse, ou de changement
climatique. Le Christ regarde la nature pour expliquer ce qui se passe dans notre cœur. Il sème
abondamment sa Parole, son amour, mais il y a toujours beaucoup d’aléas. Nos vies sont souvent
encombrées et la Parole a bien du mal à y trouver sa place. Nous l’entendons, mais tant de soucis
viennent encombrer nos vies. Elle doit se frayer un chemin au cœur de tant d’obstacles pour pouvoir
faire grandir l’amour dont elle est porteuse.
Et pourtant le Semeur est toujours à l’œuvre. Il continue à sortir pour semer le bon grain qui
donnera bonne farine et bon pain. Aujourd’hui, bien sûr, il nous faut réapprofondir ce qu’est la
Parole de Dieu qui est ainsi semée en nos cœurs. Cette Parole est une Parole de liberté, une Parole
d’amour, une Parole qui exprime pour nous en ces temps qui sont les temps de Dieu et les temps des
hommes, tout l’amour dont le Seigneur est capable. N’oublions pas que le Christ s’est fait Parole
« Le Verbe s’est fait chair ». Cette Parole s’épanouit en Jésus-Christ mort et ressuscité. La Parole
c’est le Christ mort et ressuscité qui se donne à nous et qui ne demande qu’à grandir en nos cœurs.
La Parole c’est la Grâce d’aimer et d’être aimé et Dieu a tout prévu pour qu’elle grandisse en nous.
Isaïe nous le dit bien en reprenant l’image de la neige et de la pluie qui viennent féconder la terre,
faire germer la semence et lui donner la vie en abondance. Sans neige et sans pluie, rien ne pousse.
Nous en faisons le triste constat au moment des changements climatiques que nous vivons.
Le Semeur continue à semer, même si les aléas de la vie font que la semence semble parfois perdue.
L’Église, telle qu’elle se présente aujourd’hui continue à semer la Parole de Dieu, partout où une
terre peut l’accueillir et, avec notre pape François, elle n’oublie pas les « périphéries », les lieux qui
semblent arides ; Bien au contraire, c’est là qu’il faut semer en abondance. Les Missionnaires
l’avaient bien compris qui étaient partis au loin annoncer la Bonne Nouvelle. Tâche difficile, s’il en
est, mais tâche missionnaire indispensable puisque le Christ est mort et ressuscité pour tous.
Heureusement pour l’Eglise, elle reste missionnaire, ouverte. Sans cette ouverture, elle ne serait
plus. Elle a bien des défauts, elle a fait des fautes, mais elle est attendue pour porter toujours et
partout la Bonne Nouvelle du Christ.
Aujourd’hui notre Église joue la diversité. Des prêtres viennent de loin pour porter la Bonne
Nouvelle à notre Église qui, un jour, a eu le courage de partir vers eux. Bien des familles sont aussi
venues d’ailleurs et animent nos communautés vieillissantes ; Saurons-nous accueillir la fraicheur
de leur foi, l’ardeur missionnaire qui les animent ? Aujourd’hui notre Église peut ressembler à ce que
Jésus-Christ a toujours voulu pour son Église : un peuple divers, un peuple toujours en recherche,
un Peuple qui ne s’enferme pas dans son quant-à-soi. Oh, ce Peuple n’est pas parfait et il est tenté de
trahir le message du Christ. Jésus-Christ n’a pas voulu d’une Église de purs, sans tâche. Il savait bien
qu’il y aurait des ronces, que la terre ne serait pas suffisamment meuble. Mais il est prêt à l’aider à
s’ameublir, à l’arroser de ses bénédictions. A nous de porter toute notre attention au monde pour le
féconder de l’amour que nous avons reçu du Père par Jésus-Christ et tous les témoins de cet Amour
libérateur.
Je reprends volontiers la phrase d’Isaïe : « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas
sans résultat, sans avoir fait ce qui me plait, sans avoir accompli sa mission ». Voilà qui aiguise
notre foi : le Christ continue à faire ce qui lui plait et continue donc à semer, à faire germer et faire
grandir la semence divine, sa Parole et à donner son Pain. Ne nous décourageons pas, le Seigneur
nous a promis d’être parmi nous jusqu’à la fin des jours et il veille sur son Église. Et si cette Église
n’est pas comme nous la voudrions, faisons tout pour qu’elle ressemble au désir de Dieu sur elle.
C’est lui qui peut la purifier et la rendre belle. Nous sommes appelés à faire croître le Royaume par
amour et dans la liberté. C’est à nous que le Seigneur a confié sa Parole de vie. Puissions-nous la
faire grandir en nous et autour de nous