Homélie du 17 septembre

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Homélie du 24ème dimanche ordinaire 17 septembre 23

Le pardon ! N’est-ce pas l’acte le plus utile pour vivre en société ? Mais n’est-ce pas aussi l’acte le
plus difficile à réaliser ? Reconnaître ses torts et avoir le courage de demander pardon est la plus
belle chose qui puisse arriver. Pardonner le tort qu’on nous a fait, la parole qui nous a blessés
demande humilité et amour. Je ne vais pas vous relire le texte de Ben Sira le sage que nous venons
de lire. Il est assez décapant. Si nous ne savons pardonner à quelqu’un qui nous est proche ou
lointain, comment pourrions-nous demander à Dieu de nous pardonner. « Pense aux
commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain, pense à l’Alliance du Très-Haut et
sois indulgent pour celui qui ne sait pas. » Oui, le Seigneur nous engage toujours sur le chemin du
pardon. Mais avant de pardonner ou de demander pardon, il faut savoir en toute humilité
reconnaître ses torts, reconnaître son péché. Je retiens le refrain du psaume 102 chanté tout-à-
l’heure : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. » Tendresse et pitié, le
Seigneur l’est vraiment lui qui accueille tous les pécheurs, les Marie-Madeleine, la femme adultère,
la Cananéenne, l’enfant prodigue et tant d’autres….. De ce texte je retiens aussi des mots et leur
contraire : d’un côté, rancune et colère et de l’autre : indulgence, tendresse, amour et pitié. Quels
sont les mots que je vais choisir ce matin pour vivre cette semaine ?
Je ne commenterai pas la parabole que le Seigneur nous donne. Elle est trop claire. Dieu est ce Roi
généreux, qui fait confiance. Il remet sa dette à son serviteur. Et malheureusement nous pouvons
tous nous reconnaître dans la manière qu’a ce débiteur de trahir cette confiance. Cet homme qui
supplie qu’on lui remette sa dette, c’est nous, c’est moi. Celui ne sait la remettre à un autre, ce peut
bien être moi, ce peut être nous. Oui, le Christ connait tellement le cœur de l’homme que ses
paroles nous touchent toujours et parfois elles touchent là où çà fait mal. Le cœur de l’homme est à
la fois bon comme Celui qui l’a créé. Il peut être mauvais, marqué par le mal qui vit dans le monde.
Et ces attitudes se retrouvent au cœur d’une vie d’homme ou de femme. Et pourtant nous voyons
tant de solidarité lorsque le besoin s’en fait sentir. Nous avons cela sous nos yeux lorsque nous
voyons le monde se mobiliser pour une cause noble, pour le secours de population entière. Nous
avons cela sous nos yeux dans la mobilisation pour les régions du Maroc touchées par le séisme.
Même si, pour des raisons politiques, certains pays tardent à être appelés à participer. L’homme est
généreux, créé par un Dieu généreux qui aime tous les hommes et veut leur bien.
Nous sommes donc invités à nous réjouir avec le Seigneur de tous les gestes qui font vivre, tous les
gestes qui permettent à l’humanité toute entière de grandir. Et puis nous devons aussi nous réjouir
d’avoir à notre disposition le plus beau des signes, le sacrement du pardon, de la réconciliation. Le
Seigneur a donné à son Eglise ce pouvoir de pardonner en son nom. Ces dimanches passés ce
pardon nous était rappelé : « Ce que vous avez lié sur la terre sera lié dans les cieux et ce que vous
aurez délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Voilà, l’Eglise a le droit et le devoir de pardonner
au nom du Seigneur. Ce sacrement est un signe qui accompagne notre vie de foi. Nous sommes
pécheurs et nous savons que le péché est parfois plus fort que nous. Mais nous savons aussi que le
pardon du Seigneur sera toujours plus fort que le péché et le mal. A nous d’utiliser ce sacrement, ce
signe du pardon pour être en phase avec le Seigneur et avec nos frères et, d’abord, avec nous-
mêmes. C’est le plus beau signe de sa miséricorde que Dieu nous donne.
J’ai lâché ce beau mot de miséricorde. Il fait allusion à notre misère humaine que nous ne
connaissons que trop bien. Nous sommes capables de trahir, de pécher. Nous en faisons l’expérience
chaque jour. Notre misère, nous venons la dire au Seigneur. Mais nous savons aussi que celui qui
nous reçoit, le Seigneur lui-même, a toujours un cœur ouvert pour nous pardonner, nous remettre
debout, nous faire repartir dans la vie. Devant ce que nous considérons comme notre péché, le
Seigneur ne se décourage pas et il nous fait confiance : « Va et ne pèche plus ! »
Seigneur Jésus, tu es le seul à savoir vraiment pardonner. Donne-moi, donne à ton Eglise ce profond
désir de donner et recevoir ton pardon.