Homélie du 21 janvier

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Homélie du 3ème dimanche ordinaire 21 janvier 2024
« Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes »
Jésus s’inscrit toujours dans la vie concrète de celle ou celui qu’il appelle… Simon et André, Jacques
et Jean ont l’habtude de jeter leurs filets : la pêche est leur moyen de vivre et de faire vivre leur
famille. La pêche, c’est, pour eux, un mot familier. Alors Jésus qui connait le cœur de chacun se
sert de ce mot pour faire signe à ces hommes habitués à naviguer, à pêcher : ils deviendront
pêcheurs d’hommes. Ils vont jeter leur filet dans les eaux profondes du monde pour inviter les
hommes à suivre Jésus. Ils viennent de le découvrir et déjà leur désir profond est de le suivre. De lui
se dégage une telle force, un tel amour pour les hommes qu’ils se laissent emporter par cet appel
particulier. Je ne sais si les choses se sont passées tout-à fait comme le récit le rapporte : aucune
hésitation, ils laissent tout, leur père et leur barque, ; Ils larguent les amarres pour une autre vie dont
ils ne savent pas grand’chose. Les voilà partis : Simon et André, Jacques et Jean : ils sont les
premiers missionnaires, prêts à l’aventure comme bien d’autres après eux jusqu’à nos jours et pour
l’éternité…
La Mission du Christ est lancée. Les femmes et les hommes sont invités à la suite du Christ. Le
Peuple de Dieu se constitue dans la suite de Jésus. Les disciples de Celui qui vient sauver le monde
sont invités à aller de l’avant pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Nous sommes en pleine
semaine de l’Unité. Nous sommes invités à faire l’unité telle que le Christ la veut pour ses disciples.
Non pas comme nous la voudrions , nous, mais comme le Christ la veut. Le thème de cette année
nous est bien connu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même ! »
Rien de très original, allez-vous dire. Ces deux commandements qui n’en font qu’un, on connait. On
nous les rappelle depuis notre enfance et le catéchisme, déjà lointain pour beaucoup, n’a fait
qu’accentuer la trait. Mais connaissons-nous tous nos frères chrétiens ? Dans notre Eglise ne
sommes-nous pas étonnés de voir qu’il y a des manières différentes d’approcher les réalités
humaines ? Le Pape lui-même fait l’expérience de la diversité. Quand il touche à un phénomène de
société, les réactions ne sont pas les mêmes du Nord au Sud. Et cela c’est un entre nous, membres
de l’Eglise catholique. Alors, quand il s’agit de tous les croyants au Christ, protestants, évangéliques,
orthodoxes dans leur variété, il est encore plus difficile de trouver l’unité. L’unité ne se fait qu’en
Christ, Celui que nous voyons aujourdhui sur les routes de Palestine, Celui qui appelle Simon et
André, Jacques et Jean. C’est lui qui fait notre unité. Il nous faut approfondir ce lien avec lui. Il
nous faut le connaître mieux. Il nous faut le déconvrir dans le concret de nos vies.
Comme les Apôtres, nous sommes appelés. Appelés à vivre de lui, à le connaître, à le rencontrer, à
le laisser agir en nous, à le connaître et reconnaître dans les autres. Les Ecritures nous y invitent
chaque jour. En pénétrant sa parole, la Parole de Dieu, en la méditant, nous apprenons à le
connaître, à l’apprécier, à l’aimer pour ce qu’il est, le Fils de Dieu et notre frère, Celui qui est venu
pour nous sauver, pour nous donner son amour et son espérance. Les Apôtres sont d’abord attirés
par cet homme Jésus. Il rayonne tellement qu’il emporte leur adhésion. Je me souviens de la parole
d’un missionnaire dans la chaleur éprouvante du Sénégal. Il me disait : « Tu sais, il faut quand
même vraiment aimer Jésus pour supporter çà ! » Oui, c’est bien la première chose : il faut aimer
Jésus. Et l’aimer c’est vivre dans son intimité. Et c’est accepter de vivre l’amour de nos frères et
sœurs car c’est pour tous les hommes qu’il est venu.
Frères et sœurs,chrétiens et chrétiennes, regardons Jésus, regardons notre monde. Il a soif et faim de
justice, de paix, d’amour, d’espérance. Saurons-nous le lui donner ? Serons-nous proches de ces
petits, de ces pauvres, de ces exclus, de ces exilés, de ces migrants et ceux qui peuplent nos rues
sans amour et sans joie. Etre UN dans le Christ c’est épouser les sentiments de son cœur, c’est agir
avec et comme lui. Puissions-nous entendre cet appel pressant à le suivre pour devenir nous-mêmes
des pêcheurs d’hommes.
« Oui, Seigneur, enseigne-moi tes chemins ; fais-moi connaître ta route ! » Ps 24