Homélie du 22 octobre

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Homélie du 29ème dimanche ordinaire 22 octobre 2023
L’impôt ! Voilà un mot qui délie les langues… Chacun trouve qu’il en donne trop, surtout ceux qui
ont des fortunes conséquentes. Les autres en donneraient bien un peu si cela signifiait que leurs
conditions financières soient meilleures. Mais hélas, ils ne sont pas soumis à l’impôt parce qu’ils
n’ont rien à déclarer. La solidarité passe par là dans toutes nos sociétés : il y a un souci de partage et
de moins d’inégalité possible. Les Juifs du temps de Jésus hésitaient à donner de l’argent à
l’empereur, à l’envahisseur. Et, comme ils voulaient piéger Jésus, ils lui posent cette question de
l’impôt à l’empereur. Mais Jésus sait comment se défendre très calmement. Il ne veut pas tout
mélanger : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Jésus ne veut pas dire
que l’on ne doit pas s’intéresser à la chose publique, ce qui signifierait que la vie de l’homme ne
nous intéresse pas. L’Église a toujours été préoccupée des petits, des pauvres et a toujours prôné un
vrai partage des richesses et des savoirs pour que chacun puisse vivre décemment. Bien des
documents Romains reprennent ce thème et nous obligent. Prenons-nous suffisamment soin de bien
considérer ces documents qui représentent la pensée de l’Église ? Au nom de l’Évangile avons-nous
l’audace de prôner le partage et la solidarité ?
Mais alors cet Évangile a-t’il quelque chose à voir avec la semaine missionnaire que nous vivons ?
Comment rejoint-il le thème de cette semaine missionnaire « Des cœurs brûlants, des pieds en
marche. » Si nous ne savons pas vivre ce partage de ce que nous avons et de ce que nous sommes,
pouvons-nous être missionnaires ? Pouvons-nous annoncer la Bonne Nouvelle aux nations sans
donner quelque chose de précieux de nous-mêmes ? Le missionnaire est celui qui se laisse
dépouiller de bien des choses, de ses idées toutes faites, de ses biens qui ne servent qu’à lui-même,
de ses idées reçues et peu partagées, de sa vie qu’il préserve à tout prix. Le Missionnaire est celui
qui sait « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Le Pape François vient de
nous envoyer une exhortation pour le 150ème anniversaire de la naissance de Ste Thérèse de
l’Enfant Jésus. Vous savez qu’elle est la Patronne des Missions, elle qui n’est pas sortie de son
Carmel et n’a vécu que 24 ans. Car l’Esprit missionnaire prend sa source dans cette communion
profonde avec le Seigneur Jésus. « C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous
conduire à l’amour », nous dit Thérèse. Si le missionnaire n’est pas conscient de çà, sa vie ne pourra
porter du fruit et son témoignage sera bien pâle. Thérèse dit encore ceci : « Au soir de cette vie, je
paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas de compter mes œuvres. »
« Des cœurs brûlants, des pieds en marche », j’aime bien le thème de cette semaine. Oui, il faut
d’abord des cœurs brûlants, comme celui de Thérèse, comme celui des Apôtres sur la route
d’Emmaüs : « notre cœur n’était-il pas tout brûlant lorsqu’il nous expliquait les Écritures Le
Seigneur ne veut pas des cœurs tièdes. Il veut des cœurs tout brûlants d’amour. Et c’est ce Cœur
brûlant qui fera marcher les pieds des Messagers de la Bonne Nouvelle. Nous sommes donc invités
à réchauffer notre cœur. Où çà ? Auprès du Cœur de Dieu, auprès de ce cœur ouvert sur la Croix
pour dire à chaque homme, à chaque femme, à chaque enfant : « Vois comme tu es aimé, vois
comment le Christ t’a donné son amour. Il s’est donné pour toi ! » Oui, celui qui a marché sur les
chemins de Palestine est Celui qui nous a aimés totalement, d’un amour sans limites.
Dans toute sa vie le missionnaire, comme Thérèse, redit cette phrase de Paul : « A tout moment,
nous rendons grâce à Dieu au nom de vous tous, en faisant mémoire de vous dans nos prières… »
Car il est vrai que le missionnaire authentique est celui qui porte toutes ses ouailles, les plus
éloignées, celles des périphéries, comme les plus proches dans la prière au Seigneur. Nous ne
sommes pas des camelots de la Bonne Nouvelle. Nous disons d’abord : « Jésus, je t’aime » et en lui
et par lui, nous aimons ceux et celles à qui nous sommes envoyés.
Frères et sœurs, prenons « la douce voie de l’amour » et nous deviendrons d’authentiques
« disciples-missionnaires, Cœurs brûlants et pieds en marche » AMEN !