Homélie de ¨Noël 2023 24 décembre 23
« Exultez ! Il nait, l’Enfant-Dieu ! »
Noël ! Noël ! A ce mot des petites étoiles brillent dans nos yeux ! Nous redevenons petits enfants et
nous exultons de joie. Dans un passé pas si ancien que cela, Noël c’était la trêve. Pas la trêve des
confiseurs, mais la trêve des combats, des guerres. On reconnaissait que le Prince de la Paix naissait
cette nuit-là et nous faisions la paix au moins pour quelques heures. Aujourd’hui Noël ne s’est-il pas
banalisé au point de ne plus en parler que comme une fête consumériste. A nous qui sommes là ce
soir de réagir et de redire au monde qu’en cette nuit un Sauveur nous est né. C’est la plus grande
nouvelle de l’année : notre Dieu vient nous visiter, Il vient naître parmi nous. Un mot traverse cette
nuit : JOIE !
JOIE : Le Seigneur vient rendre sa dignité à l’homme malmené. Il restaure sa dignité !
JOIE : Le pauvre, le petit couché dans la mangeoire est le signe de l’espérance
JOIE : nous sommes réunis, peuple heureux de fêter ensemble cet enfant de la promesse !
JOIE : nous sommes enfin frères les uns des autres et nous pouvons manifester cette fraternité.
JOIE : nous pouvons nous mettre au service de la Paix, du Partage.
JOIE : Dieu, dans cet enfant, nous rend à l’espérance
ESPÉRANCE : Dieu nous promet un avenir : tous les hommes ont une même dignité.
ESPÉRANCE : Dieu nous entraine dans un avenir de paix et d’amour
ESPÉRANCE : les armes et la guerre n’auront jamais le dernier mot
ESPÉRANCE : notre vie ne s’arrête pas ici-bas, elle est vie éternelle
ESPÉRANCE : nos vies seront transformées et peuvent devenir un « Je t’aime » !
ESPÉRANCE : la Vie est plus forte que la mort ALLÉLUIA !
Oui car cette nuit est la nuit de la Promesse. Le temps de l’Avent nous a préparés à cette rencontre
avec le Prince de la Paix, avec ce Jésus que le Peuple de Dieu attendait avec impatience. Marie,
Joseph, les Prophètes nous ont aidés à nous préparer à cette venue. Et voilà, il est là, Celui qui va
nous donner la joie d’une rencontre inouïe entre Dieu et sa créature que je suis. La Création en est
illuminée, en est transformée, en est transfigurée. Le Peuple de Dieu est lui aussi illuminé,
transformé, transfiguré car il porte désormais la trace de son Sauveur, car il est capable de vivre un
message d’amour qui le dépasse, car il se sait aimé comme jamais. Dans cet enfant il se reconnaît.
Dieu fait bien les choses : il devient cet enfant couché dans une mangeoire, cet enfant de pauvres,
qui vient sauver les pauvres que nous sommes. Cette nuit, nous nous assimilons aux bergers qui
vont venir le vénérer, qui vont lui chanter les refrains que leur cœur leur inspire. Nous nous laissons
aller à la tendresse, à l’amour partagé, à la caresse de cette humanité déchirée, souvent défigurée.
Nous ne pouvons nous dissocier de cette humanité en guerre, en souffrance, en exil, condamnée
souvent à mendier un peu d’amitié, de respect, de reconnaissance.
NOËL, pour nous croyants, quel moment extraordinaire, merveilleux, mais aussi tellement rempli
d’engagement, de rencontre avec le plus humble, le plus petit de nos frères et sœurs. Le Christ se
fait le plus petit et il nous dit déjà : « Ce que vous faîtes au plus petit d’entre les miens, c’est à moi
que vous le faîtes ! » Tous nos gestes, tous nos vœux, tous nos cadeaux vont à celui, celle qui lui
ressemblent. Nous souhaitons à l’humanité entière le don de la Paix et nous essayons, là où nous
sommes, de créer cette paix. Nous souhaitons à l’humanité toute entière de sortir de la faim, du
non-respect de l’autre et nous essayons, là où nous sommes, de créer ce climat de partage et de
respect. Nous souhaitons que la création demeure belle et nourricière et nous faisons tout, avec
d’autres, pour qu’il en soit ainsi. Nous souhaitons que nos vies s’ouvrent à l’ETERNEL et nous
professons notre foi en la Résurrection bienheureuse.
En cette nuit, avec nos frères et sœurs de toute culture, laissons-nous aller à chanter avec les bergers
et les pauvres nos chants de joie, nos chants fête : « Gloire à Dieu et paix sur terre aux ho qu’il aime
