Homélie du 25 février

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Homélie du 2ème dimanche de Carême 25 février 24
« Et il fut transfiguré devant eux… »
Depuis son baptême où les cieux s’ouvrirent pour faire entendre la parole du Père : « Celui-ci est
mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! » Jésus vivait sa vie d’homme au milieu des hommes, passant en
faisant le bien, formant ses disciples à leur rôle d’apôtres. Aujourd’hui il en prend trois avec lui et
ils s’éloignent, sur « une haute montagne » et là il est transfiguré. Ces trois privilégiés vont avoir
cette révélation et ils ont la chance de voir Jésus dans sa gloire. Cette chance n’échappe pas à Pierre
qui, toujours passionné, propose de rester dans cette intimité, dans ce bonheur si intense.
« Dressons trois tentes,une pour toi, une pour Elie, une pour Moïse ». Pierre ne pense même pas à
lui et aux disciples : ils seront bien à la belle étoile. Ce qui les comblera c’est la présence du Christ
dans sa gloire. C’est évidemment cette présence qui lui paraît extraordinaire. Et pourtant cette vision
extraordinaire n’empêchera pas Pierre d’abandonner le Christ au moment si décisif de la Croix. Il le
reniera même.
Cette transfiguration était tellement nécessaire pour ces trois hommes. Ils mettaient bien toute leur
confiance dans le Seigneur Jésus qu’ils suivaient. Mais ils avaient besoin de réconfort, ils avaient
besoin de voir qui il était vraiment. Les Apôtres ont eu besoin de ce lieu retiré, sur une haute
montagne pour avoir cette révélation de futur qu’ils attendaient tous. Car il est déjà question de la
visions béatifique dans cette transfiguration. Le Christ se montre dans sa gloire et la voix du Père le
rend très présent. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le ! » Ce sont les mêmes paroles
qu’après son baptême. Cette transfiguration est la concrétisation de ce qu’ils avaient perçu du
Seigneur. Cette communion au Père et cet attachement à la vie même du Peuple de Dieu représenté
par Moïse et Elie donnent à ses disciples cette preuve que Jésus s’inscrit bien dans l’Histoire du salut
et qu’il est le Messie attendu. Il n’y a pas de doute possible et pourtant ils seront encore capables de
douter… La foi qui est chevillée à notre corps ne nous empêche pas de rester hommes et femmes à
part entière avec leurs élans de foi, mais aussi leurs moments de doute, de remise en cause. Notre
foi n’est pas un monolithe. Elle se vit dans une vie humaine avec ses moments d’exaltation et ses
moments de basses eaux. Ne nous en étonnons pas, mais tournons nous vers le Seigneur en le
remerciant pour ces beaux moments et en lui demandant dans les moments les plus difficiles. « A
qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle », dira Pierre.
Je reprends volontiers la parole de Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Comme
Paul, nous avons cette conviction que le Seigneur veillera toujours sur nous et qu’il sera toujours à
nos côtés, même dans les moments les plus sombres de la vie. Cette conviction est en nous. Elle ne
supprime en rien la souffrance et la douleur, mais elle est là pour nous aider à les supporter et à en
faire don au Seigneur. Le temps du Carême est ce temps favorable. Comme les disciples sur la
« haute montagne », nous pouvons vivre intensément la présence du Christ. La prière, la méditation
de le Parole de Dieu, le partage qui nous est proposé, le jeûne auquel nous sommes appelés peuvent
nous rapprocher du Christ, nous faire goûter sa présence, peut-être discrète, mais bien réelle. Le
sacrifice d’Abraham nous remet devant cette réalité de l’appel à nous dépasser, à accepter parfois
« l’inacceptable » par fidélité au Seigneur. Avec Jésus qui se laissera emmener vers la Croix, nous
savons que l’Amour est plus fort que la mort elle-même. Transfiguré aujourd’hui il nous promet
notre propre transfiguration lorsque nous le rejoindrons dans son Paradis.
Mais déjà , là où nous sommes, laissons nous illuminer de sa gloire, de sa joie, de sa vie. Nous
serons alors des êtres lumineux pour les frères et sœurs que nous côtoyons dans nos vies ordinaires.
Car ils ont besoin eux aussi de découvrir la lumière de la vie. Ils ont sans doute besoin d’être
emmenés sur cette haute montagne où lui, le Seigneur, se révélera. Je pense aux catéchumènes qui
seront baptisés bientôt. Je rends grâce pour les personnes qui leur ont fait découvrir le Christ et qui
les accompagnent dans leur cheminement. Quelle joie de pouvoir chanter ensemble : « Gloire au
Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. GLOIRE A TOI, SEIGNEUR ! »