Homélie du 26 novembre

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Homélie du Christ Roi 26 novembre 2026
« Il est l’Agneau et le Pasteur, il est le Roi, le Serviteur ! »
Le Roi, le Serviteur ! Quelle association de mots qui semblent tellement contradictoires !!! Le Roi,
d’ordinaire c’est celui qui se fait servir. Mais dans la logique de Dieu, dans la logique de
l’Incarnation de Dieu, tout est changé. La logique humaine n’a plus cours. C’est la logique de
l’AMOUR qui règne depuis ce jour où un enfant de pauvre est né dans une étable, en voyage et où
les premiers à l’honorer sont de pauvres bergers. Oui, depuis que l’étoile s’est posée sur cette crêche,
rien n’est plus comme avant. Celui qui vient servir l’humanité, c’est le Dieu très haut. Il s’est fait le
« TRES-BAS », comme le dit Christian BOBIN. Et c’est ce Dieu-là dont nous nous réclamons, nous
ses disciples. C’est ce Dieu-là que nous annonçons, nous tous, ses missionnaires.
Cette fête du Christ-Roi donne au Christ des images différentes. Il est d’abord le Roi-Berger. C’est
ce que nous révèle le Prophète Ezéchiel : « Voici que je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai
sur elles ». Et plus loin : « La brebis perdue, je la chercherai, l’égarée, je la ramènerai ». Le Pasteur,
le Bon Pasteur, c’est celui qui va à la recherche de la brebis égarée car il veille sur le troupeau et est
attentif à chacune de ses brebis, et particulièrement celle qui a besoin de soin, d’attention. Il ne peut
se résoudre à laisser une brebis s’ égarer sans ne rien faire. Quand François nous parle des
périphéries, c’est bien à cela qu’il fait allusion. Il fait allusion à toutes celles et tous ceux qui
s’égarent, toutes celles et tous ceux à qui l’on n’apporte rien, qu’on ignore. Le Bon Pasteur est
particulièrement attentif à ces brebis-là. Et nous sommes invités à devenir ces « bons pasteurs ».
Mais si le Christ se montre-là comme le Bon Pasteur, l’Evangile le montre aussi comme sujet : « Ce
que vous avez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait ! » Il s’identifie au tout-petit, au plus
petit de ses frères. Chaque fois qu’est maltraité un de ces petits, qu’il est rejeté, qu’il est ignoré, c’est
le Christ lui-même qui est maltraité, rejeté, ignoré. Le Christ s’est incarné en notre vie d’homme
pour que nous soyons amis de tout homme et spécialement de celui qui est le plus petit. Il a pris un
corps comme tous les hommes ; Il s’est identifié au pauvre. Et, nous, disciples de ce même Jésus-
Christ, nous ne pouvons ignorer les pauvres. Sinon nous ne sommes pas ses disciples.
Heureusement, dans notre monde, il existe bien des personnes qui nous rappellent que nous ne
pouvons être disciples du Christ si nous ne nous mettons pas au service des pauvres. Nous avons
vécu la jourcée de prière pour les pauvres. Est-ce que cela a changé quelque chose en nous, dans
notre manière de vivre et agir ? Est-ce que les Abbé Pierre, les Mère Teresa, Soeur Emmanuelle et
tant d’autres nous inspirent encore ?
Mais le Christ est aussi celui qui donne des critères pour juger. « Venez les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume préparé pour vous… » Le seul critère est l’amour que nous aurons
donné, car c’est par cet amour que nous ressemblons à lui, Jésus, qui est venu pour donner sa vie.
Les beaux discours ne serviront à rien. Le Christ nous met en face de nos responsabilités. Nous
devons donner notre amour à ce monde et nous devons aider les hommes à vivre dans l’amour. Mais
que faire dans ce monde en guerre, dans ce monde de la précarité ? Nous nous sentons démunis.
Mais ne faut-il pas rejoindre tous ceux et celles qui oeuvrent pour que ce monde soit plus juste, plus
humain, un monde de partage et de paix ? Ensemble nous pouvons témoigner du Christ, roi et
serviteur.
Le Christ est le serviteur de la vie. Sa royauté esr une royauté d’amour, de partage, de vie. Sommes-
nous les disciples-missionnaires de ce Christ-là ? Heureux serons-nous si le Christ en nous voyant
dit cette phrase : « Venez, les bénis de mon Père, vous ma’avez donné à manger, à boire ; vous
m’avez habillé, vous m’avez visité ! » Oui, heureux sommes-nous puisque le Christ s’identifie aussi à
nous et nous donne le courage d’être ses disciples-missionnaires. Ayons confiance : « Le Seigneur
est mon berger : rien ne saurait me manquer !Sur des prés d’herbe fraiche il me fait reposer. Il me
mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre » Ps. 22. AMEN !