Homélie du 27 août

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Homélie du 21ème dimanche ordinaire 27 août 2023
Des églises, des chapelles bâties sur un éperon rocheux, bien ancrées dans la pierre, le nouvel
archevêque de Chambéry, Evêque de Maurienne et de Tarentaise, installé aujourd’hui, n’a pas fini
d’en voir. Elles dominent souvent des villages ou des sites « à couper le souffle » comme on aime à
le dire aujourd’hui. Je pense souvent que nos ancêtres n’avaient pas peur et qu’ils avaient une foi
chevillée au corps pour aller planter ainsi ces édifices, véritables vigies au cœur d’une nature
sauvage, signes de leur foi en Christ. Si le Christ leur avait posé la question qu’il pose à Pierre,
qu’auraient-ils répondu ? Qui suis-je ? Ils avaient fait confiance à ceux qui étaient avant eux pour
qui le Christ était une réalité dans leur vie. Il était ce compagnon de leur vie parfois rude. La
transmission de la foi se faisait un peu plus naturellement qu’aujourd’hui. Quand on voyait ces
hommes et ces femmes égrener leur chapelet ou se rendre à l’église, ou simplement vivre la
solidarité ordinaire de la vie, cela donnait envie de connaître celui qui les faisait vivre. Car le Christ
est celui qui nous fait vivre.
Pierre est rempli de l’Esprit-Saint, quand il répond à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu
Vivant ! » Car le Dieu de Jésus-Christ est un Vivant ! Et Jésus en est le témoin, lui qui va mourir
pour nous et ressusciter pour nous ouvrir à la Vie. Il nous montre le chemin de Dieu, le chemin vers
Dieu. Et nous sommes en cordée pour aller à sa rencontre. Il ne nous demande pas de grimper tout
seuls, en solitaires,mais avec d’autres, beaucoup d’autres : « Tu es Pierre et sur cette pierre je
bâtirai mon Église ! » Le Christ veut que nous soyons en cordées pour gravir la montagne de la vie
jusqu’à sa vie divine, jusqu’à sa résurrection. C’est tout le sens de l’Église dont Pierre aujourd’hui
devient officiellement le chef. « Je te donnerai les clefs du Royaume ». Rien que çà ! Jésus transmet
à cet homme, pécheur comme moi, les clefs du Royaume. Je pense à notre Pape François. Il incarne
en même temps la pauvreté et la grandeur du Christ Serviteur. Car en l’Église, Jésus s’incarne et
appelle. N’ayons pas peur de nous donner au Christ à travers cette Église que nous formons. Oh,
nous savons tous ses défauts, ses péchés. Ils sont les nôtres et nous les portons de réconciliation en
réconciliation, de demande de pardon en demande de pardon.
« Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux ; tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux »Quelle responsabilité ! Au nom de Seigneur Jésus, le pardon est donné
abondamment, comme le Seigneur sait le faire. Jamais il ne le refuse. A tous les pécheurs, à celles et
ceux que les gens condamnent, il accorde le pardon et remet les fautes. Pierre reçoit cette charge
d’être miséricordieux comme le Christ est miséricordieux et l’Église, par ses prêtres, continue à être
miséricorde pour les pécheurs. Pierre, recevant cette charge de donner le pardon de « lier et délier »
n’en demeure pas moins pécheur et sa vie sera marquée comme la nôtre, comme la mienne, par le
péché. Celui qui est investi ainsi de cette charge ne doit jamais se servir de ce pouvoir. Il ne lui
appartient pas. Il ne lui est que délégué pour le bien des hommes et des femmes qui constituent le
Peuple de Dieu. Nous sommes les serviteurs d’un Dieu qui sauve et pardonne.
L’Église que nous formons est belle quand elle se fait servante, quand elle sait pardonner, quand elle
sait être au service des plus pauvres, des petits, quand elle est artisan de paix, de réconciliation,
quand elle rappelle qu’elle est animée par Jésus-Christ Sauveur. Notre Église est belle quand elle
professe avec Jésus l’esprit des béatitudes. Elle est belle quand elle s’oublie elle-même pour
témoigner de Jésus-Christ Sauveur, le Fils du Dieu Vivant . Elle est belle quand des hommes et des
femmes se lèvent en son sein pour témoigner d’un Christ Sauveur, Libérateur, Ouvert à tous et venu
pour sauver tous les hommes sans exception. Elle est belle quand elle donne une raison de vivre aux
plus pauvres, aux plus petits parce qu’ils sont les préférés de Dieu, quand elle va aux périphéries
comme le fait le Pape François. Il le répète, il ne vient pas « en France », il vient à Marseille parce
que ce qui se passe en Méditerranée l’intéresse au plus haut point, ces migrants qui risquent tout
pour la liberté.
Le Seigneur a donné aux hommes les clefs du Royaume pour que son Règne de paix vienne !!