Homélie du 28 janvier

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Homélie du 4ème dimanche ordinaire 28 janvier 2024
« Je ferai lever un prophète : je mettrai dans sa bouche mes paroles. »
Mais qui est-il donc ce prophète que le Seigneur va faire se lever au milieu de son peuple ? Un
journal disait que l’Eglise de France avait abordé Noël avec une sérénité qu’elle n’avait plus depuis
bien longtemps. Il détaillait les évènements et les hommes qui ont pu redonner à notre Eglise un peu
de son espérance : les jeunes aux JMJ, la venue du Pape à Marseille, nos deux cardinaux choisis
récemment par le Pape, un grand repas des dirigeants chrétiens, etc. Il est vrai que nous avons
besoin d’éclaircies dans un paysage qui était assez tristounet. L’épisode des « scandales » a marqué
les esprits et les cœurs des fidèles. Nous avons besoin que la Bonne Nouvelle continue à inonder
nos cœurs et nos vies. Alors il faudra bien que se lève un prophète et qu’il réveille le monde.
Oui, mais ce prophète ne sera peut-être pas si extraordinaire que cela. J’ai été baptisé « prêtre,
prophète et roi ». Est-ce que je me souviens de cela ? Je n’ai pas été baptisé pour ronronner toujours
la même chose, faire les mêmes rites. J’ai été baptisé prêtre, prophète et roi. Le chrétien que je suis,
le prêtre, le consacré, le diacre que je suis a été baptisé dans la mort du Christ pour être « prêtre,
prophète et roi ». L’Evangile que je vis, qui m’anime est une Bonne Nouvelle qui doit faire vivre
celui qui la reçoit. Comment sera-t’elle Bonne Nouvelle pour l’autre si elle est une Nouvelle fade et
sans consistance pour moi-même ? Je ne peux être un prophète si je ne suis pas rempli de cette
Bonne Nouvelle. Car le prophète n’est pas envoyé par lui-même, mais par Quelqu’un qui lui brûle le
cœur. La Parole de Dieu doit être remachée par nous-mêmes pour qu’elle touche le cœur de ceux à
qui nous parlons. Le prophète parle au nom de Quelqu’un qui anime les profondeurs de son âme. Et
chaque chrétien doit devenir ce témoin de l’Amour de Dieu sur cette terre.
Jésus est dans la synagogue et il enseigne avec autorité. « Autorité », voilà un mot souvent mal
compris. Qu’est-ce qui donne une telle autorité au Christ sinon son union profonde à son Père. Tous
deux ne font qu’un et l’autorité prend naissance et consistance dans le Père qui a envoyé son Fils
pour nous sauver. Dans son Amour de Père Il envoie Jésus pour réconcilier le monde, la création ,
pour les réconcilier en Lui. Jésus est l’Envoyé du Pére et c’est bien cela qui lui donne cette autorité.
Ce n’est pas une autorité « autoritaire » telle que nous pouvons la concevoir entre nous. Mais Jésus
est vraiment l’héritier du Père. C’est le même amour, c’est la même mission qui est dans le Père et
dans le Fils. Le prophète est ainsi investi de cete autorité car il parle au nom de Dieu et non pas en
son propre nom. Et les esprits mauvais ne s’y sont pas trompés. Ils ont bien compris cette autorité de
Jésus de Nazareth. Ils reculent devant lui. Ils abandonnent leur proie.
Notre Eglise toute entière se doit d’être prophétique car elle reçoit sa mission du Christ. Elle ne peut
se contenter de redire toujours les mêmes choses ; Elle ne peut rabacher comme si la Parole de Dieu
était une leçon à apprendre, une sorte de fable que l’on décline au bon moment. La Parole de Dieu
est VIE. Elle est tranchante, acérée, dit St Paul. C’est elle qui fait bouger le prophète. Ces jours-ci a
lieu un procès d’Islamistes pour la mort de 4 personnes dont le Colonnel Beltrame. Cet homme,
dans l’exercice de ses fonctions a pris la place d’une employée d’un grand magasin prise en ôtage. Il
a été poignardé et il en est mort. Il était chrétien. Son geste correspondait d’abord à son statut de
colonnel de gendarmerie. Mais cette femme a été marquée par la foi de cet homme. Elle qui se
revendiquait comme athée a demandé le baptême. Le Colonnel Beltrame n’a pas parlé de sa foi,
mais son courage et sa détermination ont bien été prophétiques. Son geste ne demande pas de
parole. Il parle de lui-même. Nous aussi, comme toute l’Eglise, nous devons avoir des gestes qui
parlent sans dire de mots. Jésus ne dit pas grand-chose. Simplement : « Tais-toi et sors de cet
homme ! » Nous aussi nous devons avoir l’autorité que Dieu nous donne pour dénoncer le mal, les
massacres, les faux-semblants.
« Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur ! »
AMEN !