Homélie de l’Épiphanie 7 janvier 2024
« Toutes les nations se prosterneront devant Toi ! » Ps 71
Épiphanie, manifestation de Dieu à toutes les nations ! C’est la grande fête missionnaire. Car la
Mission c’est bien cela : Manifester la présence de Dieu à toutes les nations sans exception ! Et c’est
l’œuvre de l’Église depuis qu’elle a été fondée en Christ lui-même. Les Mages, personnages dont
on ne sait pas grand chose, représentent ces nations, celles d’ici et celles du bout du monde. Le
Christ se manifeste à toutes ces nations sans exception. La lointaine Mongolie, la Papouasie
Nouvelle Guinée, nos proches banlieues, nos villages dispersés dans nos propres nations attendent
la manifestation de Dieu. Ils attendent la venue des messagers de la Bonne Nouvelle. L’Ère
missionnaire n’est pas close. Au contraire, la Mission est toujours et partout urgente. Elle a besoin
de personnes qui donnent et se donnent pour que le Message du Christ résonne aux quatre coins de
la planète. J’ai aimé que notre Pape François honore la petite communauté de Mongolie et qu’il fasse
de son Évêque un cardinal, partageant ainsi sa propre charge de gouvernance de l’Église. Honorer
les missionnaires , c’est nous engager tous au service de la Mission. L’Étoile née en Orient traverse
le monde et touche au cœur, les habitants de ce monde en quête d’amour et de vie partagée.
Je suis toujours marqué par l’expérience vécue lors de mon voyage dans les Iles du Pacifique, les
Iles Gilbert ou maintenant Kiribati. La particularité de la mission là-bas, c’est que ce sont les laïcs
qui ont fondé cette Église. Instruits des éléments de la foi, deux laïcs ont instruit leur frères et
sœurs. Chaque jour, ils imploraient du Seigneur la venue de missionnaires en se tournant vers la
mer, du côté où ces missionnaires devraient venir. Et un jour nos frères msc sont venus les visiter et
l’Église s’est fortifiée avec la présence commune des laïcs et des prêtres. Aujourd’hui cette Église est
implantée et continue sa mission d’évangélisation. Oh, pas sans difficulté puisque la montée des
eaux risque de faire disparaître leurs îles. Certains sont déjà partis et continuent leur mission
ailleurs, en Australie ou en Nouvelle Zélande… Je pense souvent à cette Mission lointaine quand je
vois notre Église, ici en France. Pas assez de messes, disent certains ! Nos deux laïcs Gilbertains
qu’ont-ils fait ? Ils ont partagé leur foi, ils ont prié, ils ont fondé l’Église, ils ont espéré la venue des
missionnaires. Ne devons-nous pas faire la même chose ? Plutôt que nous lamenter sur le peu de
prêtres, sur les problèmes de l’Église, ne devrions-nous pas prendre notre part de la mission tout
simplement, en priant pour qu’il y ait suffisamment de missionnaires pour la faire vivre et grandir ?
L’esprit missionnaire veut que nous soyons ouverts à toutes les personnes, à toutes les situations de
ces personnes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle. Ne faisons pas grise mine lorsque des
avancées se font jour, lorsque le Pape permet aux prêtres de bénir les personnes en situations
irrégulières, lorsqu’il nous rappelle la valeur de la piété populaire ; lorsqu’il va rencontrer les
réfugiés ; lorsqu’il nous appelle à aller aux périphéries. Les périphéries, voilà les lieux de la
Mission. Et ces périphéries sont parfois toutes proches de nous, dans nos familles, nos quartiers, nos
voisinages et parfois chez nous. « Il est maintenant révélé que les nations sont associés au même
héritage, au partage de la même promesse », nous dit St Paul. Nous sommes tous au même point,
appelés à recevoir la Bonne Nouvelle. Personne n’en est propriétaire. Elle est à tous. La « grande
lumière » qui s’est levée dans le monde illumine le monde entier. Nous ne pouvons l’éteindre, mais
nous pouvons lui donner force pour éclairer le monde.
La Mission est entre nos mains depuis le jour où le Christ nous a associés à sa vie, jour de notre
baptême. Et il continue à nous appeler, à nous dire : « Viens et suis-moi. Je ferai de toi un pêcheur
d’hommes ! » Bien sûr, il l’a dit aux Apôtres, mais ne sommes-nous pas tous apôtres depuis notre
baptême ? Prenons le pas des Mages venus d’Orient. Nous avons en main plus que l’or, l’encens et la
myrrhe, nous avons tout l’amour que Dieu a mis en nous. Cet amour nous fait vivre et nous propulse
vers les autres, tous les autres « car Dieu a souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie » Ps 71
« Elle est venue, ta lumière. la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ! BONNE ANNEE 2024 !
