Homélie du 9 juillet

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Homélie du 14ème dimanche ordinaire
Sommes-nous des grands qui savent tout, sur tout et en tout et qui pensent n’avoir rien à apprendre
des autres ? Ou sommes-nous de ces petits dont nous parle Jésus aujourd’hui dans cette page
d’Evangile ? Souvent l’Evangile fustige les riches, les grands. Jésus aime pourtant autant les riches
que les pauvres. Il ne fait pas de distinction entre les hommes. Il aime tous les hommes. Pour lui
tous sont frères. Et dans l’Evangile il ne refuse pas de s’asseoir avec des gens aisés, il partage le
repas de Zachée et de bien d’autres. Ce qu’il fustige, c’est surtout l’orgueil, la fourberie de ceux qui
se croient purs et qui ne le sont pas.
Cette page d’Evangile doit rendre courage à tous ceux qui ne sont guère considérés, à ceux que le
monde rejette, à ceux qui ont bien du mal à se faire une place dans la société et parfois dans l’Eglise.
Le Christ, tout Dieu qu’il était, a accepté de prendre la condition humaine. Humblement il s’est fait
l’un de nous. Il a accepté de se faire serviteur et, par cette naissance, il redonne espoir à tous les
méprisés de la terre. Il rend leur dignité à tous les petits, à tous ceux qui oeuvrent humblement pour
donner un peu de bonheur aux autres.
Christ est notre roi, sans armée, sans argent, sans dignitaires pour le faire reconnaître. J’ai toujours
été marqué par l’image du roi entrant à Jérusalem, chevauchant un âne. Cette image nous est
rappelée par le Prophète Zacharie aujourd’hui. C’est le roi déchu à la manière humaine. Certes il est
acclamé, mais peu de temps après, il est condamné, crucifié comme le dernier des brigands. C’est ce
roi humilié qui est notre roi et nous sommes voués à lui donner notre vie. Lui donner notre vie en
permettant à tous les humbles de la terre de VIVRE, de retrouver leur dignité, d’avoir une place
digne de l’homme créé à l’image de Dieu.
Peut-être sommes-nous en vacances. Pouvons-nous oublier celles et ceux pour qui ce mot ne veut
pas dire grand-chose, soit qu’ils n’en ont pas les moyens, soit qu’ils sont malades ou âgés ou seuls
dans la vie. Pensons-nous qu’une visite, une invitation ne leur ferait pas du bien ? Il y a tant de
moyens pauvres, mais efficaces qui peuvent faire plaisir et rendre la dignité à ceux qui manquent de
considération. Nous sommes chrétiens, mais pas tout seuls. Nous le sommes avec tous les autres et
spécialement ceux que le Seigneur aime, les pauvres, les petits, les laissés pour compte. Oui, je
souhaite que tous puissent jouir d’un temps d’émerveillement dans la nature, chez de vrais amis, en
famille. Car ce temps est précieux pour nous ressourcer autour d’un livre ou de rencontres
bienfaisantes. Aidons ces petits à prendre un temps qui leur fasse du bien.
Nous venons de vivre un moment très troublé dans notre pays. Je pense à ces jeunes qui se sont
révoltés. Quelle est leur quête ? Que veulent-ils vraiment.?Je pense à ceux qui nous et gouvernent
et à tous ceux qui doivent maintenir l’ordre et qui paient de leur personne. Que le Roi que nous
acclamons aujourd’hui soit leur appui et leur soutien. Notre monde a besoin d’hommes et de femmes
de conviction qui veulent construire la paix. Et les disciples de ce roi d’Amour sont de ceux et celles
qui doivent annoncer que la paix est le seul chemin pour vivre entre nous.
« Vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous l’emprise de l’Esprit », nous dit saint Paul.
Ne nous laissons pas aller au vent des idées toutes faites, des slogans ravageurs. Mais soyons des
hommes et des femmes de conviction qui vivent sous l’emprise de l’Esprit de paix, de réconiliation,
d’amour partagé. Baptisés en Christ nous ne pouvons pas vivre comme ceux et celles qui se laissent
aller au souffle du monde. Nous sommes citoyens d’un Royaume d’amour, de paix, de
réconciliation. Notre Maître est Jésus-Christ mort et ressuscité. Et Jésus nous a appris que son
Règne était un Règne sans puissance. Membres de l’Eglise, puissions-nous toujours nous rappeler
que le seul mot qui puisse nous définir est SERVICE. Pour être des disciples-missionnaires, il nous
faut prendre le même chemin que celui emprunté par le Christ et revêtir la tenue du serviteur.
L’amour nous guide, l’amour nous porte et ensemble nous sommes Corps du Christ. AMEN !