Homélie du 30 avril

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Homélie du 4ème dimanche de Pâques

Dimanche du Bon Pasteur ! Dimanche de prière pour les vocations ! Pas facile dans le contexte actuel de parler de ce sujet. Les scandales ont terni l’image de ceux qui se sentaient appelés à donner leur vie pour le Christ. Même si nous le savons bien, la plupart des prêtres et des religieux ou religieuses sont exemplaires dans le service qui est le leur, dans le don qu’ils ont fait au Seigneur. Mais les clichés et les idées ancrées, les images véhiculées auront la vie dure. Nous en sommes témoins, parfois victimes, toujours solidaires d’un genre humain pour qui nous avons offert le meilleur de nous-mêmes. Christ nous a comblés de ses grâces, nous a rachetés de nos fautes comme à tout homme qui se repent et qui essaie, pas à pas, à avancer sur le chemin de la sainteté qui est le chemin de tout disciple. Mais la porte est étroite et il faut sans cesse reprendre la route. Christ est bon Pasteur et nous sommes appelés à l’imiter. Il faut aller vers les hommes et femmes de ce temps, sans oublier les « périphéries » chères à notre Pape François.

Celles et ceux qui sont appelés à suivre le Christ Bon Pasteur sont faits de chair et d’os comme nous tous, de sensibilité et de désir de réussir leur vie comme nous tous. Ils sont de la même famille humaine que chacun d’entre nous. Et l’appel du Seigneur n’a pas changé ces aspects de leur vie. Ils sont issus comme nous de ces réalités humaines que sont la famille, le lieu de naissance, le milieu où ils ont grandi, la race. Ils sont des hommes et des femmes qui ont besoin d’être épaulés, d’être accompagnés, d’être aimés. Appelés par le Seigneur, ils n’en sont pas moins hommes, femmes à part entière avec une sensibilté, avec des sentiments, avec leur caractère, leurs qualités et leurs défauts. Ils font partie du monde des pécheurs pardonnés, réconciliés par l’amour du Seigneur.

Prier pour les vocations, ce n’est pas prier pour des extra-terrestres. Ce sont bien des humains qui sont appelés. Et je suis persuadé qu’il y en a dans notre assemblée. Oui, car depuis notre baptême, tous nous sommes appelés. Appelés à suivre de près le Seigneur, le Bon Pasteur qui aime ses brebis et court après celle qui s’est égarée. Il ne lui reproche rien à cette brebis égarée. Simplement il la prend et la met sur ses épaules et il se réjouit de l’avoir retrouvée. Il ne lui demande pas des comptes, mais il l’aime et sa joie est grande car il l’a sauvée. Nous sommes tous disciples de ce berger-là, qui n’a pas peur de courir au loin à la recherche de la brebis perdue. Et cette mission qui doit la vivre ? Vous, moi, parce que baptisés dans l’eau de la vie. Nous sommes les témoins du Christ Ressuscité qui a tout donné pour les hommes et les femmes, ses frères et sœurs. Nous sommes tous ses disciples-missionnaires.

Au milieu de ces communautés de disciples, que seront prêtres, diacres, religieuses et religieux ? Ils cesseront d’être des exceptions, des sortes d’extra-terrestres. Ils seront totalement incarnés dans ces communautés qui les ont vu naître et grandir. Et loin de s’en éloigner ils seront là comme des phares dans la foule des hommes. Ils seront des témoins zélés de ce Christ ressuscité. Car le prêtre ou le religieux n’est pas d’abord ce personnage qu’on a tellement mis à part. Ils sont présents en pâte humaine, partageant les « angoisses et les espérances des hommes ». Oui, nous avons besoin de prêtres et de diacres pour nous guider, pour nous partager la Parole de Dieu, pour nous faire vivre des sacrements de l’Eglise comme autant de dons faits au monde par le Christ. Ils nous rappellent la miséricorde infinie de Dieu. Oui, nous avons besoin du témoignage silencieux ou en plein vent de ces hommes et de ces femmes qui vivent dans les monastères, les couvents, les petites communautés apostoliques. Ils nous rappellent l’essentiel de la vie tournée vers Dieu, très souvent solidaires des plus pauvres et des plus petits. Nous en avons besoin et notre prière doit être intense pour que des personnes entendent l’appel et y répondent. Une petite communauté missionnaire dans un quartier devient carrefour de partage, de prière, de solidarité.

Frères et sœurs, savons-nous que nous sommes tous responsables des vocations en Eglise ? D’abord de la sienne propre, notre vocation de baptisé. Et puis de toute les vocations diverses qui aident la communauté humaine que nous formons à devenir les témoins du Ressuscité. C’est ainsi que tous ensemble nous ferons retentir nos Alleluia, car Christ est vraiment ressuscité !